Complanter ou replanter sa parcelle

De Triple Performance
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Arrachage de vignes


Paradoxe bourguignon : la production est en baisse alors que les surfaces viticoles sont en progression !

Parmi les facteurs impliqués, les dépérissements jouent un rôle prépondérant et plus particulièrement les maladies du bois, qui conduisent à une mortalité des ceps annuelle importante qu’il faut gérer. L’arrachage puis la replantation d’une parcelle est une pratique qui s’est raréfiée ces dernières années en Bourgogne (taux de renouvellement < 1 % depuis 10 ans). Cette tendance entraîne un vieillissement du vignoble. Parallèlement, la complantation (repiquage) est en augmentation mais elle n’est pas sans conséquence sur le potentiel de production.

Plantation de vignes..png


L’entrée en production d’un complant est différente de celle d’une parcelle nouvellement plantée.

Il faut 9 ans[1] au complant pour atteindre son potentiel de production.


Complantation ou replantation : comment faire le bon choix ?

Pour répondre à cette question complexe, le BIVB met à la disposition des professionnels un outil capable d’orienter le viticulteur vers le meilleur choix. Pour cela, le calculateur prend en compte des données techniques pour évaluer la perte de rendement due à la présence de complants. Il permet ensuite à partir de données économiques complémentaires de connaître la meilleure réponse pour la parcelle concernée : continuer à complanter ou replanter !


Quelques éléments clés pour optimiser son choix

COMPLANTER pour limiter les pertes de rendements

La complantation est une solution intéressante pour remplacer les pieds manquants sur une parcelle de vigne et conserver un niveau de rendement rentable.

  • Favoriser l'enracinement
    • Conserver 5 cm de racines : Cette longueur permet de faciliter la colonisation du sol. Il a été montré que les racines et les tiges longues améliorent la survie des plants.[2]
    • Choix du porte-greffe : Les porte-greffes vigoureux permettent une meilleure reprise mais ils sont plus sensibles aux maladies du bois. Raisonner ce choix selon l’avenir de la parcelle (long ou court terme).
  • Permettre un développement plus important du plant
    • Soigner la protection phytosanitaire : Le décalage de développement des complants nécessite une protection plus longue afin de favoriser la mise en réserve et une meilleure reprise l’année suivante.
  • Optimiser l'entrée en production des plants


REPLANTER pour retrouver son potentiel de production

  • Connaître sa parcelle
    • Analyser les raisons de l’arrachage (viroses, carence,…)
    • Analyser son sol (analyses de terre, profil cultural ou fosse pédologique…). C’est le moment idéal !
  • Préparer son sol
    • Suivant les résultats des analyses, mettre en place les amendements et fumures de correction adaptés.
    • Laisser reposer son sol (18 mois minimum).
  • Choisir son matériel végétal
    • Anticiper sa commande avec son pépiniériste (18 mois).
    • Se faire conseiller pour adapter son porte-greffe à son sol, son cépage, son clone ou sa sélection à ses objectifs de production.
  • Réaliser sa plantation
    • Bien conserver ses plants et les réhydrater 24 h (juste avant plantation).
    • Favoriser l’enracinement en laissant 5 cm de racines.


Le prix de la complantation

Données issues de l’étude des coûts d’itinéraires techniques vigne réalisée par le BIVB.

Panel étudié

  • 33 entreprises
  • 730 ha


Coût et temps de travail moyen

Coût et temps de travail moyen de la complantation. .png


Des stratégies très diverses

  • Concentrer les moyens (4€ / complant) : Montant observé dans une entreprise qui complante sur une partie du foncier seulement, avec une rotation des parcelles pour être efficace. Une rotation par tiers, sur 3 ans, semble un bon compromis.
  • Maintenir le potentiel de production (16€ / complant) : Montant observé dans une entreprise qui maîtrise le coût des autres travaux à la vigne. La complantation est considérée comme une activité stratégique pour assurer un maintien de son potentiel de production : + 50 % de temps pour le soin des complants (par rapport à la moyenne).


Complantation, replantation et...

D’autres pratiques, utilisées de manière plus ponctuelle dans le vignoble, peuvent permettre de régénérer un cep. Ces méthodes demandent beaucoup plus de temps de travail et de technicité que la complantation mais elles peuvent donner de bons résultats.


Pour exemple, voici deux moyens de regreffage possibles :

Greffage en fente d'un cep de vigne.
  • Le greffage en fente : il consiste à insérer deux greffons sur une souche décapitée au niveau du porte-greffe. Cette pratique se fait au moment du débourrement ou avant la chute des feuilles. C’est la technique de regreffage la plus simple et la plus rapide à mettre en œuvre parmi ces alternatives. Elle demande peu d’interventions post-greffage et le matériel nécessaire se trouve aisément à faible coût. Elle permet, en outre, d’obtenir une demi-récolte dès l’année suivant le greffage.



Greffage en T-bud d'un cep de vigne.
  • Le T-bud : il consiste à insérer un greffon à un œil sous l’écorce du porte-greffe (au niveau du cambium). Cette technique doit être réalisée à une période précise proche de la floraison pour que le décollement de l’écorce soit facile. Elle demande davantage de minutie et un entretien plus régulier que les autres. Néanmoins, ce greffage présente un taux de réussite très satisfaisant. De plus, il a l’avantage de conserver la tête de souche en cas d’échec de la pratique.

Sources

  1. Valeur moyenne issue d’une étude menée en 2015 par le BIVB sur 27 parcelles (comparaison entre des jeunes parcelles - de 5 à 10 ans - et des complants dans des parcelles plus âgées).
  2. Chambre d'agriculture du Var, La complantation : une solution pour freiner l'érosion des rendements, Décembre 2017. https://rd.agriculture-paca.fr/fileadmin/user_upload/Provence-Alpes-Cote_d_Azur/158_Eve-rd-agriculture-paca/publications_productions_vegetales/AREDVI/AREDVI_2017_Complantation.pdf


Annexes

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