Pratiquer la lutte biologique à l'aide de macroorganismes

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Image d'en-tête : Piqure d'Aphidius matricariae sur puceron - © J. Gambier, Inra
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Présentation

Caractérisation de la technique

Description de la technique :

Informations initialement issues du Guide pratique pour la conception de systèmes de culture légumiers économes en produits phytopharmaceutiques (2014) / Fiche technique T11 . Pour en savoir plus : voir lien


Principe


Cette technique de lutte biologique consiste à lâcher des auxiliaires (insectes ou acariens) pour maîtriser des populations de bio-agresseurs par la prédation (auxiliaires tuant et mangeant leurs proies au cours de leur vie) ou le parasitisme (auxiliaires se développant aux dépens d’un hôte unique et conduisant à sa mort, aussi appelés parasitoïdes).


Exemple de mise en oeuvre :


Exemple d'application


Un des exemples les plus répandus en systèmes légumières (principalement sur la culture de tomate) est l’utilisation de Macrolophus pygmaeus, une punaise prédatrice contre l’aleurode des serres.


Ce prédateur cible principalement les œufs et larves de l’aleurode des serres, mais il a aussi une action secondaire sur oeufs et jeunes larves de Tuta absoluta, oeufs de papillons, araignées rouges, thrips, pucerons.


L’introduction de Macrolophus pygmaeus dans une serre se fait en saupoudrant le matériel sur les feuilles en groupes d’au moins 50 individus en créant entre 6 à 10 points de distribution par allée. Les tas (d’une épaisseur maximale de 2 cm) doivent être répartis de sorte que les punaises prédatrices  puissent facilement s’éloigner.


Les points de lâcher sont repérés pour pouvoir gérer les effeuillages. En effet, il faut veiller à ne pas enlever les feuilles dans lesquelles les œufs ont été insérés avant éclosion des Macrolophus.


Le premier apport est recommandé dès le début de la culture, si possible de 0,5 à 1 individu/m² à chaque application, puis doit être renouvelé 2 à 3 fois avec un intervalle minimum de 7 à 14 jours. Des apports complémentaires peuvent être réalisés sur les zones à risque ou infestées .


Dans certaines conditions, des lâchers sont réalisés en pépinière (par ex pour des tomates sous abri en sol dans le sud-est) pour favoriser une implantation plus précoce et mieux répartie.


Concernant les conditions d’application, il est conseillé de préférer des introductions en fin de journée (éviter la forte lumière).


Le lâcher doit être réalisé rapidement après la livraison.  Avant utilisation, le produit doit être stocké à une température comprise entre 8 et 10 °C, à l’obscurité et ne pas dépasser 1 à 2 jours. Respecter les conditions données par le fournisseur.

Précision sur la technique :

En fonction des macroorganismes et de l’utilisation, ce levier doit être mobilisé généralement sur de faibles à très faibles niveaux de population de bioagresseurs (ou même en préventif par ex Macrolophus pépinière).


L’observation régulière des cultures est très importante car elle permet de repérer rapidement le début des attaques, or l’efficacité maximale est souvent atteinte  lorsqu'ont intervient dès les premiers signes d’apparition du bioagresseur.


Les conditions de température (voire d’humidité ou de lumière) à respecter pour les apports en culture dépendent du macroorganisme.


Les doses et fréquences d’apport sont variables en fonction du macroorganisme, du bioagresseur visé, ainsi que du degré d’attaque de la culture.


Période de mise en œuvre Sur culture implantée


Echelle spatiale de mise en œuvre Parcelle


Application de la technique à...

Positif Toutes les cultures : Facilement généralisable


Facilement généralisable


Technique facilement applicable aux diverses cultures sous serre et abri (tomate, concombre, fraise, poivron, melon…).


Réglementation

L'utilisation de produits de biocontrôle avec des macroorganismes fait l'objet de plusieurs fiches CEPP :

Effets sur la durabilité du système de culture

Critères "environnementaux"

Positif Effet sur la qualité de l'air : En augmentation


émission phytosanitaires : DIMINUTION


Positif Effet sur la qualité de l'eau : En augmentation


pesticides : DIMINUTION


Neutre Autre : Pas d'effet (neutre)


Précisions éventuelles ou commentaires :


Qualité de l'air et de l'eau : Diminution des transferts de polluants vers l’eau et l’air grâce à la réduction des insecticides.


Consommation d'énergies fossiles : A priori moindre consommation énergie si réduction des applications de traitements.


Critères "agronomiques"

Neutre Fertilité du sol : Pas d'effet (neutre)


Pas d'effet (neutre)


Neutre Stress hydrique : Pas d'effet (neutre)


Pas d'effet (neutre)


Positif Biodiversité fonctionnelle : En augmentation


En augmentation


Impact plus faible sur la biodiversité fonctionnelle grâce à la réduction des insecticides.


Critères "économiques"

Neutre Charges opérationnelles : Variable


Variable selon les macroorganismes utilisés.


Prendre en compte les achats d'auxiliaires (et éventuellement nourriture), les temps de lacher et de surveillance spécifique.


Neutre Charges de mécanisation : Pas d'effet (neutre)


Neutre Marge : Variable


Variable


La différence est fonction de l'écart de prix entre les programmes de traitements chimiques et les programmes à base de macroorganismes pour une ou plusieurs cibles visées .


Critères "sociaux"

Neutre Période de pointe : Variable


Variable


L’absence de délai de réentrée et de délai avant récolte permet de ne pas interrompre l’entretien de la culture et la commercialisation.


La durée de stockage est souvent courte (généralement 48 h maximum) et le macro-organisme doit souvent être maintenu au frais.


Nécessité de lacher rapidement les macroorganismes dans les parcelles après réception.


Neutre Temps d'observation : Variable


Variable


Le suivi des cultures, la détection et l’identification du ravageur, la préparation et la distribution dans la culture dépend du macroorganisme, du conditionnement (vrac, sachet, plaquettes…) et de la dose.


Dans tous les cas, une surveillance précise et régulière est nécessaire pour détecter le début des attaques, suivre l'évolution des ravageurs et des auxiliaires et vérifier l'éfficacité des actions mises en oeuvre.

Organismes favorisés ou défavorisés

Bioagresseurs défavorisés

Organisme Impact de la technique Type Précisions
Tuta absoluta ravageur, prédateur ou parasite
acarien ravageur, prédateur ou parasite
aleurodes ravageur, prédateur ou parasite
mouches des cultures légumières ravageur, prédateur ou parasite
puceron ravageur, prédateur ou parasite
thrips des cultures légumières ravageur, prédateur ou parasite


Pour en savoir plus

  • Ephytia Biocontrol (application) ephytia.inra.fr/fr/P/117/Biocontrol
    -Inra - Koppert


INRA, Site Internet

  • La lutte biologique : les principaux prédateurs
    -Johanna Villenave - Chasset


Plante & Cité, Brochure technique, 2013


Pour accéder à la fiche technique voir lien

  • Le point sur les méthodes alternatives : Insectes auxiliaires / concombre serre chauffée
    -CTIFL, Brochure technique, 2009


Pour accéder à la brochure voir lien

  • Les macro-organismes
    -International Biocontrol Manufacturers Association (IBMA), France., Site Internet


Pour aller plus loin voir lien  [consulté le 17/10/17]

Mots clés

Méthode de contrôle des bioagresseurs : Lutte biologique


Mode d'action : Rattrapage Action sur le stock initial Atténuation


Type de stratégie vis-à-vis de l'utilisation de pesticides : Substitution


Annexes

S'applique aux cultures suivantes

Défavorise les bioagresseurs suivants

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