Quelle surface dédiée à la production de biomasse ai-je besoin pour pailler mes cultures ?

De Triple Performance
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Sur les systèmes en maraichage sol vivant, pailler les cultures pour protéger le sol et nourrir la vie du sol est primordial. Un des challenges du MSV est de sécuriser une source de matières organiques à proximité de sa ferme et à moindre cout. Cependant, atteindre l'autonomie en matières organiques nécessite d'exporter du foin ou de la paille d'une parcelle adjacente car les engrais verts ne produisent pas suffisamment de biomasse pour subvenir aux besoins. Par conséquent, la question qu'on se pose est la suivante : quelle est la surface minimum pour satisfaire mes besoins en paillage ?

Cet article est rédigé dans le cadre du GIEE "autonomie en matières organiques" animé par MSV Normandie.

La prairie permanente pour produire du foin

Si vous avez la chance d'avoir une prairie adjacente à votre terrain et que vous connaissez un voisin agriculteur éleveur alors vous avez la possibilité d'exporter du foin pour pailler vos cultures légumières.

C'est le cas du GAEC La Closerie qui possède 5 ha de prairie appartenant et cultivent sur 5000 m², dont 1000 m² de serres. Une fois fauchées, les prairies procurent aux maraichers un total de 60 ballots de foin. Seulement 15 ballots sont nécessaires pour pailler leur planches. En faisant un rapide calcul, il faudrait donc 1,25 hectares pour subvenir à leur besoin.

Il n'est pas évident de faire les foins sur les prairies du GAEC La Closerie car le terrain est accidenté et pentu. De ce fait, ils réfléchissent à acheter une autre parcelle pour faciliter la récolte du foin ou de proposer aux voisins de mettre des vaches sur leurs prairies pentus contre de la paille ou du foin.

Thibault, de la La ferme d'Elles utilise uniquement le foin de la ferme et du fumier équin composté issu du précédent propriétaire. Un plan d'amendement a été réalisé en fonction des rotations (6 ans en plein champs et 4 en serre) de manière à équilibrer le bilan humique. En plein champs cela implique l'apport d'environ 2 kg de foin/m² sur 2 des 6 jardins (pomme de terre et courges) ainsi que 2 kg de compost de fumier sur 2 des 6 jardins (pomme de terre et choux).

Thibault fait faucher ses 5 ha de prairie par son voisin qui en contrepartie garde la moitié de la récolte. Thibault arrive à être autonome en foin, avec la moitié de la coupe de l'année dernière, soit 35 ballots de 300 kg. La prairie procure environ 80 ballots.

Vous pouvez aussi visionner le documentaire réalisé par le CFPPA de Coutances présentant le système mis en place par Pierrick BOUCHAUD, maraîcher à St-Vigor-des-Monts (50).

Ainsi que les résultats de leur expérimentation conduite sur cinq années[1]

D'après Pierreck Bouchaud, "pour 837m² cultivés sous abris et 3780m² en plein champ, il nous faut environ 4020m² de prairies temporaires (dans les rotations plein champ 1 et plein champ 2) et 6150m² de prairies permanentes. Dans ce modèle diversifié comptant 22 % de productions sous abris, nous avons donc besoin, en prenant une marge pour réaliser quelques apports d’herbe fertilisante, de 2,5 fois la surface cultivée en surface de prairies. Au final, pour avoir un bilan humique équilibré ou excédentaire, cette simulation nous amène à un ratio de 2,5 ha de prairies (temporaires ou permanentes = surfaces fertilisantes) pour 1 ha cultivé en légumes (surfaces fertilisées).

Compost de déchets verts

Daniel Mulet, maraicher sur Le jardin des Peltier fabrique son propre compost de déchets verts en faisant venir un broyeur de station de compostage sur sa ferme une fois par an. Mais d'où vient les déchets verts ? Ce sont les habitants d'une commune de 5000 habitants qui déposent leur déchets verts sur une partie de la ferme prévue à cet effet. La consommation annuelle de compost est d'environ 200 tonnes qui sont épandus sur 3000 m². Le cout du broyage est de 3000 €, ce qui revient à 15 € / t. A cela s'ajoute qu'il est nécessaire d'avoir deux manitous pour ce chantier : un pour charger le broyeur et un pour décharger le compost sur les andains. Il est aussi nécessaire d'avoir un épandeur pour déposer le compost sur les planches.

Vous pouvez retrouvez un exemple d'itinéraires techniques de semis sur compost au Jardin des Peltier.


Annexes

Cette technique s'applique aux cultures suivantes

La technique permet de favoriser la présence des auxiliaires et bioagresseurs suivants

La technique limite la présence des auxiliaires et bioagresseurs suivants

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