Fauche tardive

De Triple Performance
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© M.Ancely


La fauche tardive consiste à faucher sa parcelle après le pic de floraison des espèces prairiales. Ce décalage permet également d’éviter la superposition des périodes de reproduction de certaines espèces avec la période de fauche des prairies.

Principe

Cette technique présente un véritable intérêt pour la préservation de la diversité floristique, qui attire ainsi une diversité d’insectes, mais qui représente également un abri pour la faune.

Impact positif sur la flore

L’essentiel des espèces peuvent accomplir leur cycle de reproduction et produire des semences. La diversité floristique est source de nectar et pollen pour de nombreux invertébrés (auxiliaires, pollinisateurs…), qui attirent eux-mêmes leurs prédateurs (chauves-souris, batraciens, reptiles, oiseaux…).

Impact positif sur la faune

En laissant les herbes hautes plus longtemps, cela permet aux oiseaux nicheurs au sol, comme les alouettes ou les perdrix, de mener à terme leur couvée, et aux mammifères comme les lièvres ou les chevreuils juvéniles de grandir en sécurité. Elles servent donc de zones refuges, mais aussi de corridors écologiques pour la faune sauvage. Ces zones s'inscrivent alors dans ce que l’on appelle la trame verte des espaces agricoles, complémentaire à la trame bleue et bocagère.

Calendrier de reproduction de quelques espèces présentes au champ, AGROBIO 35

Mise en pratique

Matériel

Lors de la fauche, plus la hauteur de coupe est élevée, moins l’impact sur les espèces végétales et animales vivant près du sol est important, il faut donc relever autant que possible la barre de coupe. Les faucheuses à barre de coupe permettent de diminuer le nombre de victimes, tandis que les faucheuses rotatives ont tendance à « aspirer » les animaux sauvages[1].

Périodes de fauche

Plusieurs documents et instituts préconisent la date du 15 juillet[2][3], mais celle-ci peut varier en fonction des régions et des intentions.

Fertilisation

La fertilisation a tendance à diminuer la diversité floristique en favorisant quelques espèces compétitives. Il vaut mieux ne pas, ou peu fertiliser ses prairies[3].

Bénéfices

Temps de travail

La fauche tardive n’entraîne pas d’augmentation de temps de travail (15 min à 1h/ha suivant la vitesse du tracteur). Le temps de travail à l’année peut diminuer, car cette technique n’entraîne qu’une seule fauche sur la même parcelle[3].

Biodiversité floristique

  • L'abondance d’insectes permet d'accroître les services de biorégulation des ravageurs et la pollinisation.
  • Les systèmes racinaires divers permettent une régulation de l’érosion avec une meilleure rétention de l’eau.
  • Elle favorise aussi l’hétérogénéité du paysage et valorise l’image de l’agriculteur auprès du public.

Économie sur les semences

Puisque que le cycle de reproduction de la plupart des fleurs est mené à son terme, la prairie se ressème toute seule. Des graines peuvent aussi se trouver dans les déjections des animaux, qui iront ressemer plus loin ces espèces.

Limites

Baisse de la productivité

Ce type de prairies est susceptible de produire 1 à 5 t MS/ha, ce qui peut parfois être inférieur aux autres prairies de fauche. On peut le faire sur quelques parcelles uniquement.

Baisse de la valeur fourragère

La valeur nutritive des prairies fauchées tardivement est globalement toujours plus faible, au niveau du taux de protéines digestibles et des minéraux, que celle des prairies fauchées plus tôt.

Aller plus loin avec la fauche «sympa»

La fauche « sympa » regroupe un ensemble de pratiques qui peuvent être mises en place afin de réduire l’impact mécanique de la fauche et des récoltes sur la petite faune :

  • Effectuer une fauche par bandes ou centrifuge (de l’intérieur vers l’extérieur) permettant de ne pas piéger la faune (mais aussi les insectes) au centre de la parcelle.
  • Avoir une vitesse de moins de 10 km/h.
  • Hauteur de coupe entre 7-8 cm.
  • Pas de travail de nuit.
  • Utilisation de barres d’effarouchement.
  • Laisser des zones refuges non fauchées sur la parcelle.
  • Compter le nombre d’individus tués par parcelle[1].

Annexes

Cette technique s'applique aux cultures suivantes

La technique permet de favoriser la présence des auxiliaires et bioagresseurs suivants

Cette technique utilise le matériel suivants

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