Logo AgroLeague.png

Optimiser l'utilisation du glyphosate

De Triple Performance
Aller à :navigation, rechercher

Comment optimiser l’efficacité du glyphosate 2.jpg

Améliorer l'efficacité du glyphosate permet d'optimiser les coûts et réduire son usage. C'est un herbicide foliaire systémique, donc les conditions au moment de l’application et durant les jours suivants (hygrométrie, température, délai avant la pluie, délai avant intervention) ont une grande influence sur son efficacité. Une des méthode pour réduire son utilisation est la pratique du bas-volume. Son efficacité est améliorée avec une baisse des volumes de bouillie : plus concentré, il pénètre mieux dans la plante, ce qui sous-entend de diminuer le volume d'eau. C'est la matière active qui répond le mieux au bas volume.

Optimiser la pulvérisation

Stades et doses recommandées pour la destruction des repousses de cultures et des diverses adventices (ARVALIS, 2021)

Stades recommandés

  • Sur les adventices annuelles ou bisannuelles, privilégier les applications sur stades jeunes (ex : colza à moins de 4 feuilles).
  • Sur adventices vivaces, privilégier les applications sur plantes développées. L'objectif est d'intervenir au moment où la sève redescend vers le rhizome et ainsi permettre une destruction des organes végétatifs :
  • Sur chardons, traiter lorsque les plantes sont au stade « boutons accolés ». La plante fait alors 15 à 20 cm de haut.
  • Sur liserons, traiter sur tiges > à 20 cm, si possible à floraison.

Conditions optimales d'intervention

Le glyphosate étant un herbicide foliaire systémique, les conditions au moment de l’application et durant les jours suivants ont une grande influence sur son efficacité :

  • Hygrométrie > 70 % (facteur prépondérant, amélioré s’il est à 90 %), possible sur faible rosée ;
  • Température comprise entre 15 et 25°C : mieux vaut éviter en température descendante (notamment futures gelées prévisibles), ou encore vent nord-est ou par temps poussant;
  • Délai avant la pluie de 1 à 6 h (variable selon les spécialités ;
  • Éviter les stress hydriques et préférer les applications sur sols humides ;
  • Éviter les applications sur sols froids (sur les adventices vivaces, la température du sol influence l'efficacité du traitement) ;
  • Pour les traitements sur chaumes, étant donné la faible hygrométrie et les températures élevées du mois d’août, mieux vaut préférer les traitements du matin pour profiter de la rosée ;
  • Respecter les délais avant le travail du sol (⚠️ nouvelle réglementation). Le glyphosate pénètre dans la plante par absorption foliaire, plus ou moins rapidement selon la physiologie de la plante (annuelle : 1 jour ; vivace : 7 jours).

Doses préconisées

Pour les graminés

  • On peut associer des spécialités autorisées pour cet usage (U 46 Pro ®, CHARDOL 600 ®) avec celles à base de glyphosate, pour un contrôle efficace de certaines dicotylédones : liserons, crucifères.
  • Sur les dicotylédones, il est préférable de l'associer avec du 2-4 D en interculture. Mais celui-ci peut compromettre l’efficacité du glyphosate, il y a un risque de "griller" trop vite la plante et de ne pas laisser le temps au produit systémique de migrer vers les racines de l'adventice.

Doses conseillées

Le tableau résume les doses recommandées pour le glyphosate et 2-4D selon les adventices à détruire. Il date d'avant les restrictions d'usage en vigueur depuis 2021.

Doses conseillées selon les types d'adventives avant les restrictions d'usage (source : ANSES, 2020)

Certaines cultures présentent une sensibilité au 2-4 D, délai nécessaire avant implantation. Le tableau suivant résume les délais à respecter selon les cultures.

Délais à respecter selon les cultures pour l'utilisation du 2.4D (source : ANSES, 2021)

Préparer une solution bas-volume

Il est crucial de bien préparer cette solution :

  • Respecter l’ordre d’incorporation des produits et des adjuvants.
  • Ajuster le pH.
  • Faire attention à la dureté de l'eau.
  • Utiliser des adjuvants.

Dureté de l'eau

Efficacité du glyphosate sans adjuvant sur blé en fonction de la dureté de l'eau et de la dose de produit appliquée à T+28 jours (source : Arvalis, 2013)

Les informations sur la dureté de l'eau sont précisées sur les factures d’eau et en mairie. Il existe également des tests avec bandelettes qui permettent de la mesurer (disponible en rayon adoucisseur d'eau, aquarium ou piscine). Seul le glyphosate est sensible à ce caractère.

  • Le glyphosate est sensible aux ions calcium et magnésium qui sont présents dans une eau dite "dure" issue notamment du réseau d’eau. Les ions calcium inactivent les molécules de glyphosate. Aucun souci avec de l’eau de pluie. Sinon, mieux vaut neutraliser la dureté de l’eau pour éviter de perdre en efficacité.
  • Les adjuvants formulés à base de sulfate d’ammonium, possèdent un rôle de correcteur d’eau en plus du rôle d'humectant.
  • Pour corriger la dureté de l'eau : Ajouter du sulfate d'ammonium (une spécialité autorisée pour l’usage en bouillie herbicide, de type Actimum) : 100 g de sulfate d'ammonium neutralise 100 ppm de calcium dans 100 l d’eau. L'ajout peut s'effectuer jusqu'à 24 heures à l'avance afin de rendre très efficient ce principe de réduction de dureté. Le sulfate, chargé négativement, piège les ions calcium, chargés positivement. Il limite ainsi leur effet sur les molécules sensibles à la dureté de l’eau.
  • L’utilisation du sulfate d’ammonium autorisé comme engrais à des fins de correction de dureté est proscrite. Il convient d’utiliser des adjuvants formulés à base de sulfate d’ammonium. La dose usuelle pour ces adjuvants est 1 L/ha.
  • Le sulfate de magnésie n'a aucune action sur la dureté de l'eau. Il peut même avoir l'effet inverse : ajouter des ions de dureté dans l'eau. L'effet est humectant : Les sels que sont le sulfate d’ammonium ou l’azote liquide contribuent également à diminuer la sensibilité du glyphosate à la cristallisation. En effet, ils absorbent l’humidité de l’air et ralentissent la dessiccation des gouttelettes de la bouillie à la surface de la feuille. Cet effet positif est tout particulièrement intéressant en cas de faible hygrométrie.

Adjuvants

L'ajout d'adjuvants permet d'améliorer la pénétration et de régulariser son efficacité, surtout à faible dose et à faible volume.

Les huiles végétales

Elles sont surtout utiles sur feuilles peu mouillables comme pour les graminées peu mouillables, comme le ray-grass ou le vulpin.

On peut ajouter 0,5 litre/ha d'huile végétale estérifiée.

Les humectants

Par leur action sur les goutelettes pulvérisées, ils permettent une meilleure pénétration du produit dans la plante. Le rôle de l'humectation est de permettre aux gouttelettes pulvérisées de sécher plus lentement à la surface des feuilles, donc cela permettra une pénétration plus longue du produit dans la plante.

L'humectant est recommandé si l'hygrométrie est limitante (autour de 60 - 70 %), sous forme de sulfate (sulfate de magnésie par exemple ou sulfate d'ammonium en supplément).

Fonctions des produits dits "mouillants" (source : règlement (CE) n°1107/2009)

Les mouillants

  • Le mouillant ou étalant (type silwett L77 à 0,02% du volume de bouillie) permet d'étaler les gouttes en baissant la tension superficielle à la surface des feuilles et de les accrocher sur la feuille comme une"colle".
  • Liste des cultures "mouillables" et "peu mouillables" (source : Arvalis, 2021)
    L'efficacité des mouillants dépend du trio plante/adjuvant/formulation du produit. Ils bénéficient, comme tous les produits phytosanitaires, d'une autorisation de mise sur le marché. Pour être homologués, ils doivent posséder au moins une des fonctions du tableau.
  • Sur des plantes "mouillables", l’utilisation des mouillants n’est pas justifiée. Tandis qu’elle peut l’être sur plantes peu mouillables (voir tableau).

Conditions d'usage en interculture

Depuis 2021, de nouvelles conditions d'usage en interculture sont apparues. Cela concerne notamment les pratiques avec labour. En grandes cultures, ces usages recouvrent la destruction de couverts végétaux d'interculture, de repousses de cultures, d'adventices vivaces ou ligneuses, en vue de semer ou d'implanter une nouvelle culture limitant la concurrence avec les adventices.

Maintien ou retrait des usages du glyphosate pour l’usage « traitements généraux désherbage interculture, jachères et destruction de culture » dans les nouvelles AMM (source : ANSES, 2021)

Sources


Annexes

La technique limite la présence des auxiliaires et bioagresseurs suivants

Partager sur :