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Élevage ovin et bovin en autonomie fourragère

De Triple Performance
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Séchoir en grange de foin


Ayant l'envie de ne plus utiliser de produits phytos et en raison de la demande du marché, André Boiral s’est converti à l'Agriculture Biologique. Déjà en production extensive, il a dû s’adapter pour ne pas perdre en productivité fourragère.

Carte d'identité

  • Date d’installation : 1987.
  • Localisation : Sainte-Énimie (Lozère).
  • UTH : 5 associés en GAEC: sa femme, ses deux fils, un voisin et un tiers temps saisonnier.
  • SAU : 550 ha dont 125 ha de prairies temporaires, 35 ha de céréales, 390 ha de landes et de parcours.
  • Cahier des charges : Agriculture Biologique.
  • Production :
    • 650 brebis laitières.
    • 40 vaches à viande de race Aubrac.
  • Commercialisation :
    • Vente du lait pour la fabrication de Roquefort (170000 litres/an) par Biolait.
    • Vente des veaux au groupement de producteurs Célia (bio) et des agneaux dans le circuit conventionnel.

Contexte de la mise en œuvre

Autonomie fourragère oblige, à 1000 m d’altitude, les brebis d’André Boiral et de ses quatre associés paissent le plus longtemps possible : du 1er mai jusqu’au 1er décembre. Cela est d’autant plus crucial aujourd’hui que l’exploitation est certifiée bio depuis 2018.

"Pour nous, passer en bio était un gros challenge, souligne André Boiral. Quand j’ai démarré en 1987, j’élevais 180 brebis sur 190 ha. Aujourd’hui, nous avons un troupeau de 650 brebis laitières et 550 ha de cultures. Notre exploitation a donc beaucoup évolué. L’industriel qui nous achète notre lait recherchait des producteurs bio. C’est donc le marché qui nous a fait basculer. La plus value est de 35 %."

Et d’ajouter: "Nous venions de faire de gros investissements avec la construction de la bergerie, de la stabulation pour les vaches et du séchage en grange. Aussi, notre crainte était de trop perdre en autonomie fourragère et, par conséquent, en compétitivité. Nous n’utilisions déjà plus de phytosanitaires depuis 2008. En revanche, nous épandions encore des engrais dans les champs. Les deux ou trois premières années, il a fallu s’adapter."

Mise en place

  • Les engrais chimiques ont été remplacés par des engrais organiques sous forme de granulés. "Or, nous n’étions pas satisfaits, relève l’éleveur. Trop chers, nous les avons remplacés par de la fiente de volailles labellisées bio. Cela impacte l’environnement mais, il me semble, moins que l’achat de foin que nous ferions venir de beaucoup plus loin. De plus, nous sommes assurés d’avoir une meilleure qualité avec le foin qui est produit sur l’exploitation."
  • Le troupeau a toujours été conduit en extensif. Aujourd’hui, les brebis et les bovins représentent un chargement de 0,3 UGB/ha.
  • La conduite des vaches se veut la plus écologique possible. "Nous sommes 140 à 150 éleveurs qui se sont regroupés pour bénéficier des services de vétérinaires, explique André Boiral. Ils font deux à trois visites par an dans les exploitations afin, par exemple, de réaliser des prélèvements sanguins pour vérifier si les animaux sont carencés. Et nous avons opté pour le préventif. Nous utilisons régulièrement des huiles essentielles."
  • Mise en place d'un séchoir en grange alimenté par un chauffage naturel grâce à un capteur solaire. Le foin gagne en qualité grâce à ce type de séchage.
L’exploitation d’André Boiral et de ses quatre associés élève 630 brebis en agriculture biologique.


Résultats

  • C'était un gros challenge intéressant à relever, mais nous sommes satisfaits de cette conversion. La difficulté était d'arriver à rester autonomes en gardant le même chargement et la même surface.
  • Le développement du bio va passer par une vraie rémunération du travail de l'éleveur. Par exemple, le lait est valorisé 35% plus cher que pour le conventionnel et en viande entre 5 et 10%.
  • Le séchoir en grange permet d'être plus autonome et d'acheter moins de tourteaux. Le foin est récolté entre 60 et65% de matière sèche, ce qui signifie que lorsqu'il est remué, les plantes sont encore humides ce qui évite que les feuilles se cassent et tombent au sol. C'est là qu'ils récupèrent le plus d'éléments nutritifs de la plante et donc qu'ils y gagnent pour produire du lait ou de la viande.
  • André Boiral est fier de son métier, de produire une matière première de qualité qui permet de nourrir la population mais qui aussi permet d'entretenir les paysages.

Perspectives

André Boiral.
  • À l’avenir, le GAEC vise la production de 300 litres/brebis/an au lieu des 270 litres/brebis/an, tout en maintenant les mêmes surfaces fourragères. "
  • Le séchoir en grange que nous avons installé, qui nous assure une meilleure qualité du fourrage, devrait nous aider à franchir ce cap", affirme André Boiral.

Sources

Annexes





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