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Croisement Jersiaise Prim'holstein et passage en monotraite

De Triple Performance
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Pour augmenter les taux de matière grasse et de protéines, les éleveurs inséminent leur Prim’hosltein avec de la race Jersiaise.

Il y a six ans, Sylvia Marx-Marty et Jean-François Cornic ont repris une exploitation laitière bio en élevage intensif. Ils ont commencé par introduire des Jersiaises, puis sont passés en système 100 % herbe avant de sauter le pas de la monotraite quotidienne.

Fiche d'identité

Contexte de la mise en œuvre

Ces deux novices de l’agriculture s’installent le 1er avril 2015 à Guéhenno dans le Morbihan. "Nous avons repris la ferme d’un couple qui souhaitait changer de vie à l’inverse de nous. C’était une ferme avec un troupeau laitier d’une cinquantaine de Prim’holstein conduit en système intensif (maïs-betteraves) mais déjà en Agriculture Biologique."

L'Agriculture Biologique ne faisait pas partie des critères lors de la recherche de ferme à reprendre, "l'idée première était de transformer, donc pas d'ensilage mais de l'herbe, par la force des choses on aurait fini par passer en bio", raconte l'éleveuse.


Le troupeau d'origine produisait beaucoup de lait, mais avec des taux bien inférieurs à maintenant, du coup "c'était du lait à pénalité", précise Jean-François.

Étapes de mise en place

Le pissenlit pour nettoyer le foie, le plantain pour ses vertus anti-inflammatoires, sur la ferme de la Meuh l'assolement joue aussi un rôle de prévention immunitaire

Pour obtenir un lait de meilleure qualité, le couple décide alors d’acheter quinze Jersiaises. L’objectif est de relever à la fois les taux de matière grasse et de protéines. Si les taux évoluent, une marge de progrès peut encore être réalisée. Pour la franchir, ils décident alors d’inséminer les Prim’holstein avec du Jersiais. Aujourd'hui le troupeau compte 8 Prim'holstein et 10 Jersiaises, le reste est issu de croisements entre Prim'holstein et Jersiaise (qui donnent les "kiwis"), ou de croisées 3 voies Prim'holstein, Jersiaise et Rouge scandinave.


Dans la continuité de ces changements, les éleveurs ont décidé de modifier l’alimentation des vaches et sont passés d’un système intensif en bâtiment à un système 100 % herbe. Les vaches rentrent uniquement du 15 décembre au 15 février. "Nous avons 58 ha de prairies et nous pratiquons le pâturage tournant dynamique. Notre sole est découpée en 40 paddocks et la rotation s’effectue toutes les 24 heures", détaille Jean-François Cornic. En assolement on retrouve du plantain (qui est un anti-inflamatoire), du pissenlit (qui va réguler le foie) et de la chicorée, ces espèces botaniques ont été semées pour leurs bienfaits sur le métabolisme des bovins : "en fait on est beaucoup sur la prévention c'est comme pour nous les humains, si on se protège avant et bien on n'est pas malades."


En plus de ce gros changement, un second tout aussi important a été opéré : le passage en monotraite quotidienne. "Nous étions déjà en monotraite le dimanche, se rappelle Sylvia Marx-Marty. Aujourd’hui, nous ne faisons plus qu’une seule traite le matin."


La transformation, envisagée à la ferme par le couple, est finalement réalisée par la coopérative Agrial qui achète leur lait.

Résultats

Le taux de matière grasse a progressé de 11 points pour atteindre 49 et celui des protéines s’établit à 37.

Grâce à leur travail sur les croisements et sur l’alimentation, les éleveurs n’ont pas vu leur taux de cellules augmenter : " Nous sommes même passés de 250 000 cellules lors de la double traite à 150 000 aujourd’hui. "

Bilan

Sylvia Marx-Marty et Jean-François Cornic.

Même si la production annuelle des vaches a diminué de 1 000 l et s’établit actuellement autour des 3 500 l de lait par animal, les éleveurs ne regrettent pas leurs choix. "Grâce à la monotraite, la qualité du travail est bonne et notre confort de vie n’est pas comparable à celui que nous avions avant. Si je suis en train de faucher, je n’ai plus besoin d’arrêter mon chantier. Cela nous offre aussi la possibilité d’être plus souples pour nos loisirs."


Tous ces changements en si peu de temps ont interrogé grand nombre de leurs voisins. " En six ans, nous avons plus avancé que des agriculteurs qui sont en place depuis longtemps, sourit Jean-François Cornic. Aujourd’hui nous sommes un exemple pour certains agriculteurs car nous avons mis en place ces changements en faisant abstraction des a priori. "


Sources







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