Désherbage chimique, mécanique, thermique, électrique, bâches, destruction des couverts, adventices, ...
Le désherbage consiste à lutter contre le développement des plantes adventices (« mauvaises herbes ») dont la présence nuit aux cultures de vente. Ces plantes, introduites non intentionnellement, peuvent ralentir la croissance des cultures et engendrer des pertes de rendement parce qu’elles leur font concurrence pour les ressources (lumière, eau, minéraux…) ou parce qu’elles produisent des substances chimiques aux effets allélopathiques. La présence d’adventices peut également s'avérer problématique au moment de la récolte : présence d’impuretés, modification de l’humidité de la récolte…
La lutte préventive contre les adventices met en jeu des leviers agronomiques tels que le choix des espèces cultivées, la durée des rotations, la densité de semis…
Thématiques
Elimination des adventices par des produits phytosanitaires chimiques
Déracinement manuel des adventices
Gestion des adventices par des outils agricoles (herse étrille, houe rotative...)
Désherbage par contrôle cultural
Leviers agronomiques de gestion des adventices (rotation, semis...)
Désherbage par couverture du sol
Gestion des adventices par couverture du sol (bâche, laine...)
Désherbage par des animaux pâturants
Gestion des adventices par des animaux pâturants
Lutte contre les adventices par la chaleur
Elimination des adventices par un courant électrique
Gestion des adventices à l'aide de robots (robots de désherbage, pulvérisation ciblée...)
Leviers de désherbage
Travail du sol
- Labour : enfouit les adventices présentes avant le semis à une profondeur où elles ne peuvent pas germer. Le labour doit être le moins profond possible (entre 20 à 25cm de profondeur). Il n’est efficace que si il est intermittent (entre 2 et 3 ans entre chaque labour) car un deuxième labour trop précoce pourrait ramener les graines à la surface et entraîner leur germination.
- Faux semis : détruit les repousses des adventices annuelles qui lèvent après la récolte. Le faux semis permet également de faire lever un maximum d’adventices avec plusieurs passages pour ensuite les détruire (passages espacés de 10 à 15 jours). Différents outils peuvent être utilisés, comme des herses de déchaumage ou des déchaumeurs à disques.
Rotation
- Une prairie (ou de la luzerne) limite le développement des adventices grâce à un effet “nettoyant”, car elle empêche la levée des graines pendant plusieurs années.
- Alternance des dates de semis et diversité des espèces cultivées dans la rotation : prioriser 2 cultures de printemps puis 2 cultures d’automne et pas uniquement des rotations d’hiver ou d’été.
Conduites culturales
- Densité et écartement de semis
- Décalage de la date de semis (date plus tardive de la plage optimale) : efficace pour les céréales d’hiver, sur le ray grass (Lolium perenne) et le vulpin (un décalage de 10 jours en octobre permet de réduire de 50 à 75% la levée de ray grass, de vulpin et de bromes
- Couvert d’interculture et semis sous couvert (permanent ou annuel)
- Désherbage mécanique avec une houe rotative, une herse étrille ou une roto étrille
Maintien de la propreté des parcelles
Traitements “préventifs” (pour éviter la contamination des parcelles) :
- Traiter les bords de parcelles : empêche l’infestation de se propager à toute la parcelle
- Nettoyer la moissonneuse batteuse qui peut contenir des graines d’adventices
- Désherbage manuel sur les premiers foyers, qui est une méthode plus rentable que le travail du sol et les herbicides sur une parcelle entièrement contaminée
Autres leviers
- Désherbinage: application d’herbicide sur le rang et binage sur l’inter-rang, cette technique est utilisée sur des semis de culture sarclée : maïs, tournesol, soja, colza principalement.[1]
- Désherbage thermique (maraîchage) : réduit le potentiel de germination des graines [2]
- Engrais vert : culture en couverture du sol destinée, soit à être enfouie à l'état vert sur place par un labour, soit laissée sur place comme paillis protecteur de la culture suivante. Elle permet de limiter la population d’adventices et peut être utilisée aussi bien en grandes cultures, en maraîchage, en vigne et en vignobles.[3]
Les méthodes curatives de destruction des adventices, avant ou après semis, sont nombreuses : désherbage manuel, par des outils agricoles mécaniques ou à l’aide de robots, par des produits chimiques (herbicides), par couverture du sol ou encore par des procédés thermiques (solarisation, flammes, infrarouges) ou électriques. Le pâturage des animaux permet également de limiter le développement des adventices.
La lutte intégrée, qui combine plusieurs méthodes de désherbage, vise à réduire l’usage des herbicides de synthèse.
Il est également possible d'optimiser le désherbage grâce à la connaissance des adventices qui permet de mieux cibler et d’utiliser plus judicieusement les moyens de lutte.
La première étape consiste à revenir sur des sites comme Infloweb, etc… pour se réapproprier les bases sur les adventices à éliminer. Il faut ensuite se pencher sur les propriétés des adventices afin d'adapter la lutte.
Indicateurs de suivi du de la pression des adventices
Taux annuel de décroissance (TAD)
Le TAD correspond au pourcentage de graines qui ne seront plus aptes à germer au bout d’un an. Plus le TAD est élevé, plus la durée de vie de l’adventice est faible.[4]
Le labour cible principalement les adventices avec un fort TAD. Pour cibler les adventices à faible TAD, il est nécessaire de combiner plusieurs leviers (rotation, labour, prairie temporaire, etc.)[5].
Profondeur de levée
La majorité des graines sont présentes dans les 2 premiers centimètres du sol et peuvent germer jusqu’à 5cm de profondeur.
Il existe quelques exceptions :
- Vulpin véronique à feuilles de lierre et renouée liseron pouvant germer jusqu’à 10cm de profondeur
- Folle avoine, pouvant germer jusqu’à 30 cm de profondeur
Période de levée
Les adventices annuelles sont caractérisées par des périodes de levée propres à chaque espèce. Certaines lèvent sur une période relativement restreinte (exemple : vulpin, levée plutôt automnale et hivernale) ou au contraire très large voire toute l’année (exemple : pâturin annuel).
La réalisation de déchaumage ou de faux semis doit se faire en fonction du type d’adventice visée et aux périodes où celles-ci ne sont pas aptes à germer.[3]
Sources
- ↑ Chambre d'Agriculture Gers, 2016 : Désherbinagehttps://geco.ecophytopic.fr/documents/20182/21720/upload_00001637_pdf.pdf
- ↑ Caroline Bouvier d’Yvoire, 2018 : Désherbage thermique en maraîchage https://www.produire-bio.fr/articles-pratiques/le-desherbage-thermique-en-maraichage/
- ↑ 3,0 et 3,1 Chambre d'Agriculture Saône et Loire, 2022 : Comment maîtriser les adventices avec moins d’herbicides en Grandes Cultures https://bourgognefranchecomte.chambres-agriculture.fr/fileadmin/user_upload/Bourgogne-Franche-Comte/061_Inst-Bourgogne-Franche-Comte/CA71/5_Techniques_Infos/56_Grandes_cultures/Maitrise_des_mauvaises_herbes_2022.pdf
- ↑ Chambre d'Agriculture Normandie : Désherbage https://normandie.chambres-agriculture.fr/conseils-et-services/produire-thematiques/cultures/conservation-des-sols/desherbage/
- ↑ Agridea, 2018 : Couverture en agriculture biologiquehttps://www.bonnepratiqueagricole.ch/fileadmin/user_upload/Biologie_des_adventices.pdf
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