Le travail avec les préparations biodynamiques
La mise en œuvre des préparations biodynamiques n'est ni compliquée en soi ni très contraignante, mais, pour obtenir de bons résultats, elle nécessite des préparations de qualité, du matériel performant, une bonne organisation ainsi qu'un travail attentionné et soigné. Comme l'élaboration et le stockage de ces substances demandent un savoir faire et des précautions particuliers, il est souvent préférable de les acheter au lieu de les faire soi-même et de les commander au moment où on en a besoin pour éviter qu'elles se dégradent avant l'emploi.
Les préparations sont des substances qui ont reçu une information particulière par l’action de certains processus naturels durant leur élaboration. Il faut préserver cette qualité en évitant toute perturbation en particulier par des impuretés dans l'eau, des mauvais odeurs, d’huiles essentielles, du bruit, des champs électromagnétiques, du wifi et des téléphones portables.
Les préparations destinées au compostage (502 à 507)
Si l'on ne dispose pas de matériel ni de locaux adéquats, il vaut mieux s’approvisionner à mesure des besoins et de ne pas stocker les préparations pendant plus d’une semaine sans protection par de la tourbe. Aussi faut-il veiller à les sortir des sacs plastiques dès leur réception.
Pour 10 à 15 m³ de matière à composter, 2 g de chaque préparation solide sont introduit dans le tas, chaque préparation dans son propre trou. 5 ml de valériane est brassée dans de l’eau tiède pendant 10 minutes avant d’être placée en partie dans le tas comme les préparations solides et aussi pulvérisée à sa périphérie pour servir d'enveloppe protectrice.
Les préparations à pulvériser
La bouse de corne (500 - 500P)
La bouse de corne est élaborée à partir de la bouse de vache. Elle transmet au sol une impulsion d'organisation et de vie.
Les règles pour la réception et le stockage de ces préparations sont les mêmes que pour les préparations du compost.
En règle générale, on brasse pendant une heure 100 g/ha dans 30 à 35 litres d’eau tiède de bonne qualité. Mais il existe des cas particuliers qui nécessitent des quantités plus importantes.
La bouse de corne est pulvérisée sous forme de petites gouttelettes au printemps et à l’automne ainsi qu’au moment des semis et des plantations avec un état du sol accueillant, c’est-à-dire humide et tiède.
Le brassage (dynamisation) et la pulvérisation se font après 15 heures solaires, en ne dépassant pas deux heures entre la fin de la dynamisation et la fin de la pulvérisation.
La silice de corne (501)
La silice de corne se conserve dans un bocal en verre à l’extérieur, sur une fenêtre exposée au nord-est, sans trop de lumière solaire directe (mi-ombre mi-lumière). Elle doit être éloignée des pollutions électromagnétiques et sonores.
Pour un hectare on brasse pendant une heure 4 g/ha dans 30 à 35 litres d’eau tiède de bonne qualité. La dynamisation commence idéalement au lever du jour suivi de la pulvérisation dans un délai maximum de 3h après la fin du brassage, avant 8h30 quand les jours sont longs et lumineux, avant 9h30 en jours plus courts ou par temps couvert.
La 501 est pulvérisée en un brouillard très fin sur des plantes en pleine croissance ou allant vers la maturité. Pour cette préparation, il faut apprendre à reconnaitre les besoins des plantes et on accordera, si c’est possible, plus de place au rythme sidéral de la lune (jours racine, feuille, fleur ou fruit). On ne réalise jamais de pulvérisation de silice de corne (501) sur des plantes souffrant de sécheresse.
La dynamisation et la qualité de l'eau
Comme c'est décrit dans le Cours aux agriculteurs, la dynamisation doit être énergique où, pendant une heure, des vortex bien formés alternent en rythme avec des chaos bouillonnants. Elle peut se faire soit manuellement (<120 litres) ou à l'aide d'une machine. Mais même avec une machine il ne faudrait pas dépasser 250 litres par récipient pour un brassage véritablement dynamique et des inversement bouillonnants. Pour échapper à la monotonie d'un cadencement rigide tel qu'il est imposé par les mécanismes à minuterie (temporisateurs), il est préférable d'utiliser un dynamiseur équipés d'une boucle de rétroaction qui opère les inversions de sens en lien avec la hauteur du vortex. Aussi bien pour la dynamisation manuelle que mécanique il faudrait éviter des récipients en plastique, le cuivre, métal de Vénus, utilisé couramment dans le monde alimentaire, étant le matériaux préféré.
La qualité et la température de l'eau pour dynamiser les préparations biodynamiques est importante Elle doit être pure, légèrement acide et peu minéralisée. Idéalement on utilise l'eau de pluie. Dans les régions granitiques ou basaltiques, une eau de source ou de ruisseau peut également convenir si celle-ci est pure, légèrement acide, peu minéralisée et est ni calcaire ni ferrugineuse. Avant la dynamisation, l'eau est chauffée à 35 à 37° au gaz ou au bois de manière à se refroidir lentement durant le brassage.
La Pulvérisation
Elle se fait avec des pulvérisateurs à dos en cuivre ou des pulvérisateurs mécaniques équipés d'un réservoir en cuivre ou en inox ainsi que d'une pompe à membrane dont le débit est réglable afin d'éviter un retour de la préparation dynamisée à la cuve. Les pulvérisateurs doivent être exclusivement réservés aux préparations biodynamiques et aux tisanes (ne jamais utiliser pour des huiles essentielles ni des terpènes). Pour les pulvérisations il faudrait éviter les jours défavorables du calendrier planétaire, en particulier les nœuds ou éclipses de la lune et des planètes.
Pour aller plus loin...
Consulter ce Rappel des bonnes pratiques pour l'emploi des préparations édité par BioDynamie Services.
Annexes
- Cet article a été rédigé à partir du document La Biodynamie un chemin prometteur vers l’agriculture durable de demain rédigé par Ulrich Schreier.
La version initiale de cet article a été rédigée par Ulrich Schreier.