Quand et comment faire une analyse de terre

De Triple Performance
Aller à :navigation, rechercher
Analyse de terre


Une bonne analyse de sol est une analyse qui permet d’améliorer ou de maintenir la fertilité des sols, de prendre des décisions sur quel type d’amendement ou d’engrais apporter ou encore de nous renseigner sur la disponibilité réelle des nutriments accessibles aux plantes.

Observer par soi même

Il ne faut pas sous-estimer l'importance de ramasser une poignée de terre, de la sentir, de sentir sa texture entre ses doigts, de voir si on peut en faire un ruban. Il y a tellement d'informations utiles à tirer simplement en ayant les mains dans la terre, et pouvoir contextualiser l'analyse qui revient du laboratoire.

Le bon moment

Le bon moment pour prélever un échantillon de sol dans le but de l’analyser dépend :

Le suivi sur le long terme est essentiel en matière d'analyse de terre, car cela permet de comprendre ce qui se passe au fil du temps.

L’automne est une période intéressante pour effectuer les analyses de sol :

  • Les sols sont encore chauds et se réhumidifient : l’activité biologique bat son plein entre la stimulation par les couverts ou par les restitutions de matières organiques (résidus, fumiers). L’activité biologique se poursuit pendant l’automne et l’hiver. Elle ralentit fortement quand le sol est en dessous de 10°C. Pour être sûr d’avoir des indicateurs fiables, il vaut mieux faire le prélèvement sur un sol encore un peu chaud.
  • Les analyses effectuées permettent d’anticiper les apports de l’hiver et notamment de mettre en place les stratégies engrais de fond.


Il faut anticiper le délai de réception des résultats pour pouvoir prendre en compte les analyses pour tes prochaines décisions.

Tenir compte du délai d’analyse

C’est un facteur important puisque généralement on a besoin du rapport d’analyse avant la plantation des cultures pour prendre des décisions, certaines analyses sont très rapides d’autres, en fonction de la précision et de la méthode, peuvent prendre jusqu'à plusieurs mois. Il faut se renseigner auprès du laboratoire ou de son conseiller agricole.


Par exemple, si l’on souhaite réaliser un Haney test, il est conseillé de faire son analyse quelques semaines avant l’implantation de la culture. C’est une très bonne analyse pour moduler les apports d’azote, elle a en partie été conçue pour ça.

Un autre exemple, il est intéressant de réaliser une chromatographie avant son installation ou l’achat d’un terrain.

La fréquence d’analyse

Encore une fois cela dépend de nombreux facteurs

  • La valeur ajoutée de la culture.
  • L’historique d’amendement.
  • La fertilité du sol.
  • La diversité des sols d’un point de vue pédologique.
  • La taille et l'homogénéité de la parcelle.
  • Sa curiosité.


Pour tenir compte de l'analyse biologique, réaliser les analyses de sol au minimum 3 semaines après le dernier travail du sol ou un épandage de produit organiques.

La valeur ajoutée de la culture

Il va de soi qu’en fonction de la rentabilité de la culture, le budget consacré pour les analyses ne sera pas le même si on cultive du blé ou des fruits rouges. Plus la culture est rentable, plus on peut se  permettre de faire des analyses sur une petite surface.

Pour les grandes cultures il est actuellement conseillé en France de faire une analyse de terre (standard) minimum tous les 5 ans, mais un suivi plus rapproché avec différents outils d'analyse apporte une vision plus holistique de la parcelle.

Certaines grandes cultures légumières sont tellement rentables qu’il peut être économiquement intéressant d’analyser le sol plusieurs fois par an.

L’historique d'amendement

Si l’on cherche à rééquilibrer ses sols chimiquement ou à remonter le taux de matière organique avec des gros apports, alors il est très important de suivre régulièrement les sols avec des analyses pour comprendre leur évolution.

La fertilité du sol

Quand tout va bien, les cultures sont en pleine forme : sans problème de maladie, avec une production qui convient, alors il est possible de ne faire une analyse de terre que tous les 5 ans. Il reste néanmoins intéressant de suivre de temps en temps l'évolution de la matière organique et/ou de la biologie.

La diversité des sols d’un point de vue pédologique

Les équilibres bougent plus vite sur un sol sableux plutôt que sur un sol argileux, il est donc nécessaire de réaliser des analyses plus souvent sur ce type de sol.

Taille et homogénéité de la parcelle

L'homogénéité et la taille des parcelles jouent un rôle crucial pour obtenir des résultats précis et exploitables. Une parcelle homogène est une zone où les conditions du sol (texture, pH, matière organique, etc.) sont uniformes. Cela permet d'obtenir des échantillons de terre qui reflètent fidèlement les caractéristiques du terrain étudié.

Pour garantir cette homogénéité, il est recommandé de diviser les grandes parcelles en sous-parcelles plus petites et de s'assurer que chaque sous-parcelle est homogène.

Si la parcelle est homogène, il est conseillé de réaliser un échantillon pour un maximum de 10 hectares. Dans le cas où votre parcelle présente de la variabilité, veuillez réaliser deux échantillons distincts ou plus, représentant les zones les plus importantes.

Sa curiosité

Plus on fait d’analyses, mieux on comprend son sol.

Il est très intéressant de croiser les différents types d’analyses pour mieux comprendre son sol : microbiologie, teneur totale en minéraux, fractions des matières organiques, chromatographie…

La profondeur de prélèvement

La profondeur de prélèvement pour une analyse de sol est un facteur clé à prendre en compte. En France, la norme habituelle est de prélever sur la couche de 0 à 20 cm, bien qu'il n'existe pas de consensus absolu à ce sujet.

Opter pour une profondeur plus importante risque de diluer les éléments nutritifs de la surface, ce qui peut être préjudiciable, surtout dans le contexte de pratiques agricoles sans travail du sol. Dans ce cas, il est souvent recommandé de prélever de 0 à 15 cm, car la fertilité y est généralement concentrée. Toutefois, pour explorer les couches plus profondes pour mesurer des éléments comme le phosphore, une deuxième analyse de 15 à 30 cm peut s'avérer utile, surtout si l’on est sur un sol dont l’horizon de surface à tendance à sécher.


Si le sol est très stratifié et qu’il présente des horizons bien distincts, alors il est intéressant de mesurer ces différents horizons séparément selon leur profondeur respective. Il faut bien penser à indiquer la profondeur de prélèvement sur la fiche de renseignement du laboratoire.


Un reliquat pour mesurer les nitrates peut être échantillonné très profond. La valeur du reliquat est calculée à partir des quantités de nitrate (NO3-) et d’ammonium (NH4+) présentes dans les horizons 0-30 cm, 30-60 cm et 60-90 cm (la profondeur de prélèvement dépend de la profondeur du sol).

Etre accompagné par des agronomes de terrain et d’expérience

Pour prendre des décisions éclairées en matière d'analyse de terre, il est impératif de s'appuyer sur l'expertise d'un spécialiste en analyse de sol, en particulier quand on est novice dans ce domaine. Les erreurs dans les protocoles d'échantillonnage sont malheureusement courantes et peuvent avoir des conséquences significatives.

Un échantillon mal prélevé peut engendrer des résultats incohérents, ce qui, à son tour, peut conduire à des décisions erronées. Les ramifications de telles erreurs peuvent se traduire par d'importantes pertes économiques, bien plus substantielles que le coût initial de l'analyse de sol elle-même.

De plus, les professionnels de l'analyse de terre sont en mesure de choisir le type d'analyse le plus adapté aux objectifs d’un projet.

Matériel

Tarière-hélicoïdale-partie-travaillante.jpg

Une simple bêche pour prélever des échantillons de sol peut suffire, mais une tarière spécialement conçue à cet effet sera probablement une meilleure option. On peut trouver des tarières tubulaires à partir de 20 euros sur internet, ce qui peut s'avérer être un excellent investissement si on effectue des analyses chaque année. Pour les sols caillouteux ou pierreux, une tarière Edelman sera indispensable, bien qu'elle soit plus coûteuse. Comptez environ 150 euros pour une tarière de qualité.

Protocole

Il faut veiller à respecter le protocole de prélèvement fourni par le laboratoire ou le revendeur. Certains laboratoires expriment leurs valeurs en kg/ha, il est donc essentiel de respecter le protocole pour que les valeurs affichées sur le rapport d’analyse soit représentatif de l’échantillon, c’est le cas pour les analyses Kinsey/Albrecht.

Le bon endroit

Les laboratoires ont des méthodes d’analyses très précises. La plus grosse part d’erreur dans les analyses est souvent liée à l’échantillonnage. Il faut choisir un endroit homogène et représentatif de la parcelle, effectuer entre 12 et 15 prélèvements.

Il faut garder en tête de faire les prélèvements au même endroit d’année en année pour comprendre l'évolution des sols. Pour les grandes parcelles il est conseillé de faire des points GPS pour prélever aux mêmes points les années suivantes.


Il peut être intéressant de retourner aux mêmes endroits pour voir comment les nutriments évoluent au fil du temps, mais parfois, il peut être nécessaire de prélever des échantillons à d'autres endroits du champ en fonction de ce que l'on veut savoir.


Un autre point à considérer est la manière dont on prélève le sol. Il faut tenir compte du placement des nutriments :  une fertilisation localisée au moment du semis ou un épandage en plein de fumier, afin d'obtenir des résultats fiables et comparables.

Pour les cultures pérennes il est plus intéressant de faire les échantillonnages sur l’inter rang plutôt que sous le rang, mais il n’y a pas de règle absolue.

Methodes de prelèvement.webp

Le nombre de carottes

Seulement 100g de terre serviront à réaliser l’analyse de terre sur 1 ou plusieurs hectares, plus il y aura de carottes prélevées, plus l’échantillon sera représentatif de la parcelle. Un minimum de 10 carottes est nécessaire, une vingtaine est idéal.

Source

Les analyses de sol- AgroLeague

Annexes


Partager sur :