Réduction des IFT

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Crop spraying near St Mary Bourne - geograph.org.uk - 392462.jpg Réduction de l'usage des produits phytosanitaires, IFT, etc...

Réduction des IFTRéduction de l'usage des produits phytosanitaires, IFT, etc...Crop spraying near St Mary Bourne - geograph.org.uk - 392462.jpg

L’IFT (Indicateur de Fréquence Traitements) est au cœur de la transition agroécologique. En effet, la réduction des traitements phytosanitaires est un enjeu majeur et peut être atteinte grâce à plusieurs leviers, comme le choix d’espèces résistantes aux maladies ou ravageurs, des changements d’ITK ou même du biocontrôle. Ces leviers diffèrent en fonction du type de produit phytosanitaire, qu’il soit herbicide, insecticide ou fongicide.

Choix des espèces et de la rotation

Variétés résistantes 

L’utilisation de variétés résistantes à une ou plusieurs maladies permet d’avoir des programmes moins gourmands en produits insecticides ou fongicides.

La sélection variétale s’est également penchée sur la résistance à la verse, au virus de la jaunisse nanisante de l’orge provoquée par les pucerons, ou à la cécidomyie orange, limitant d’autant l’utilisation de régulateurs et d’insecticides en végétation, donc l’IFT.

Le choix d' espèces résistantes doit être adapté au risque présent dans les parcelles.[1]

Rotation 

La diversification des espèces en rotation permet de casser le cycle des maladies et des ravageurs, limitant donc leur prolifération. De plus, la diversité d’espèces implique aussi une diversité des produits phytosanitaires utilisés et donc moins de résistance à ces produits.

ITK

Optimiser la pulvérisation

Travail du sol 

Le déchaumage permet d’enfouir les chaumes et les résidus de paille afin d’accélérer leur décomposition. Résultat : moins d’humidité et moins de ressources alimentaires pour les ravageurs, notamment les limaces. L’enfouissement des résidus de cultures joue également un rôle inhibiteur du développement des maladies comme les fusarioses des épis.

Décaler les dates de semis

Le décalage de la date de semis a un effet sur la pression pucerons et cicadelles. Les jeunes céréales entreront, en effet, dans leur phase de sensibilité à une période où les conditions seront souvent défavorables aux insectes. Conséquence : un risque de JNO (Jaunisse Nanisante de l’Orge) amoindri.[2]

Associer des stimulateurs de défenses naturelles des plantes

Les stimulateurs de défenses naturelles des plantes peuvent être utilisés seuls ou en association avec des produits phytosanitaires.

L'agroécologie

  • Augmente la biodiversité et donc la présence d’auxiliaires.
  • Les cultures sont associées  à des couverts ou des plantes compagnes, ce qui permet de "diluer" les attaques d’insectes, mais aussi de renforcer les cultures grâce à l'allélopathie, elles sont plus fortes pour lutter contre les maladies (pH-redox à l’équilibre = moins d’attaques de pathogènes)[3].
  • Le pâturage/déprimage : permet de nettoyer les parcelles (au niveau fongique, limaces, insectes) et renforce les cultures.

Choix du produit et OAD

Raisonner l'usage de traitements de semences

A cause du développement de résistances, certaines familles chimiques ne peuvent être appliquées qu’une fois par campagne : il peut être judicieux de ne pas traiter les semences en préventif et d’utiliser le produit plus tard dans la campagne.

Pour éviter d’alourdir inutilement le bilan IFT, il vaut mieux utiliser des traitements de semences  justifiés techniquement. Les traitements de semences fongicides et insecticides doivent être pris en compte dans le calcul des IFT. Pour une parcelle, si tout le lot de semences est traité, l’IFT équivaut à 1. Si c’est uniquement une partie qui est traitée, comme ça peut être le cas avec un mélange de variétés ou d’espèces, l’IFT est proportionnel : par exemple, il sera de 0,5 si la moitié seulement a reçu une protection.

Choisir des produits efficaces en fonction des résistances

Choisir les bons produits en fonction du risque et alterner les modes d’action et les familles pour éviter les résistances. Il existe des préconisations, notamment pour la lutte fongicide :

  • Sur blé comme sur orge, limiter l’utilisation de la famille des SDHI (Succinate DesHydrogenase Inhibitors) à une seule application par saison.
  • Sur blé face à la progression des résistances multiples, n’intervenir que si strictement nécessaire et maintenir si possible un fongicide multisite dans le programme (soufre, folpel).
  • Sur orge, pour éviter de sélectionner davantage des souches présentant une résistance multiple, le recours à l’utilisation d’un mélange trois voies QoI+SDHI+IDM doit être rigoureusement limité aux situations où l’helminthosporiose est très difficile à contrôler.

OAD

L’outil d’aide à la décision est un incontournable de l’optimisation de la protection fongicide et insecticide des cultures. En effet, une protection efficace se doit d’intervenir en préventif d’une maladie. C’est là tout l’intérêt d’un modèle prédictif, qui, sur la base des données agronomiques de la parcelle (variété, type de sol, ou encore date de semis) et de la météo dès le semis, suit en temps réel l’évolution du risque de contamination bien avant l’apparition des symptômes. En cas d’alerte, les observations ciblées au moment des tours de plaine confirment ou non le développement de la maladie.

Ex : Geofolia, PositifAGRI.

Associer le biocontrôle

Les microorganismes, substances naturelles et médiateurs chimiques doivent disposer d’une autorisation de mise sur le marché, comme les produits phytopharmaceutiques. En cas d’utilisation, ces trois catégories doivent être comptabilisées dans un bilan IFT spécifique biocontrôle, pour notification. Ce compte n’entre pas dans l’IFT global de l’exploitation. Ces solutions peuvent être utilisées seules ou en association avec un produit phytosanitaire. En association, elles sont souvent l’occasion de réduire la dose du produit conventionnel, donc d’abaisser l’IFT, sans perdre en efficacité de traitement.


Articles dans cette thématique


  1. ISAGRI, 2022 : Quels leviers pour réduire les IFT sur mon exploitation ?https://www.studioagri.fr/2022/Isagri/03_S10/images/LivreBlanc.pdf
  2. Terre-net, 2022 : Les IFT dans le viseur ou comment agir sur ses bilans de traitements phytos ? https://www.terre-net.fr/produits-phytos/article/206002/les-ift-dans-le-viseur
  3. Aladin Farm, 2021 : Comment réduire les IFT en agriculture de conservation des sols ? https://www.aladin.farm/article/comment-reduire-les-ift-en-agriculture-de-conservation-des-sols
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