Techniques culturales simplifiées (TCS)

De Triple Performance
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Technique culturale simplifiée

Les TCS sont des méthodes de travail limitant le travail du sol. Les sols travaillés mécaniquement deviennent rapidement très pauvres en matière organique et la couche arable se réduit. Les TCS (Techniques Culturales Simplifiées) ont été d'abord inventées pour remédier à cela. Avec le semis direct, elles constituent les techniques culturales sans labour. Elles regroupent toutes les techniques de travail sans retournement du sol comme le strip-till, le travail superficiel ou le pseudo-labour. Les TCS sont souvent une étape avant la conversion à l'agriculture de conservation des sols et caractérisent la troisième révolution agricole.


L'origine de leur développement dans les pays européens vient de la chute des cours des céréales dans les années 90 puis de l'augmentation du prix des carburants. Ces deux facteurs ont engagés les agriculteurs à réfléchir à leur coûts de production. Ceci a conduit certains cultivateurs à supprimer un poste important en main d’œuvre et en carburant: le labour. De l'adoption de ces nouvelles techniques en a découlé des avantages agronomiques. Ces techniques agricoles permettent de valoriser la diversité des agroécosystèmes en proposant des solutions adaptées aux situations locales tout en diminuant l'énergie injectée dans le système. Les couverts végétaux ont ensuite été intégrés à ces techniques culturales. L'activité biologique du sol en est favorisée. Cette démarche poussée à son maximum, l'agriculture de conservation, est soutenue par la FAO.


Quels sont leurs avantages?

  • Elles limitent l’érosion des sols car les débris végétaux, chaumes et pailles sont laissés en surface de la parcelle et forment une protection physique contre la pluie.
  • Elles favorisent le développement de la microfaune et notamment les vers de terre qui améliorent la structure du sol et ameublissent la terre à la place de l'agriculteur. Ces techniques évitent d'exporter les éléments minéraux nutritifs contenus dans les pailles et contribuent à la durabilité du système.
  • Elles favorisent la pénétration de l’eau dans le sol et le remplissage progressif des nappes phréatiques en évitant l’érosion par ruissellement. Elles induisent une plus grande résistance à la sécheresse.
  • Elles favorisent la lutte contre les mycotoxines en recréant dans le sol une vie microbienne riche. Le sol redevient un écosystème vivant et riche en matière organique.
  • Elles contribuent à diminuer les apports d’engrais azotés à moyen terme.
  • Elles agrandissent les « fenêtres météorologiques »: l’agriculteur n’étant plus occupé par le labour, il a plus de sécurité pour réaliser son travail dans des conditions optimales.
  • Elles peuvent réduire jusqu'à 40 % la consommation énergétique et le temps de travail des agriculteurs. Le CO2 stocké dans le sol participe de manière importante à la réduction des gaz à effet de serre.
  • Elles nécessitent moins de matériel agricole, donc moins de capitaux et d'énergie.

L'objectif est de limiter au maximum l'apport d'intrants afin de ne pas perturber la vie du sol, ce qui aboutit également à limiter la pollution, la consommation énergétique. Enfin la biodiversité bénéficie également de ces mesures.


Bien que la transition d'un système conventionnel à un système TCS puisse provoquer une invasion d'adventices et la nécessité éventuelle d'utiliser de fortes doses d'herbicides, après quelques années se forment des équilibres entre les auxiliaires (organismes « utiles ») et les ravageurs, et la consommation en pesticides et en engrais minéraux diminue fortement. Les rendements en année de croisière peuvent être équivalents à un système conventionnel.

Quels sont leurs inconvénients?

  • Elles favorisent les parasites et les maladies des plantes si le paillis est constitué à une mauvaise période ou enfoui superficiellement.
  • Elles rendent plus difficiles la maîtrise des adventices et des organismes indésirables, tels que les limaces, tout du moins au début de leur mis en place. C’est pourquoi il est important d’avoir une bonne rotation des cultures et intercultures. Un apprentissage des techniques et un retour au bon fonctionnement du système nécessitent parfois quelques années et peuvent être un peu délicats, sinon les coûts de produits phytosanitaires peuvent devenir prohibitifs ou le rendement peut en souffrir.
  • Il y a aussi une concentration des matières phytotoxiques pour les cultures en surface, notamment les sulfonylurées pour les colzas et la napropamide pour les légumes. Le problème est tel que les cultures ne lèvent pas. Le labour envoie les matières phytotoxiques dans le fond du sillon et ne dérange donc pas la future culture mise en place.

Le développement des cultures sous couvert est lié à l’utilisation du glyphosate, un herbicide total à faible coût qui permet de détruire la culture intermédiaire après semis. Le retrait de cette matière active tel qu’il est envisagé aujourd’hui serait handicapant pour cette technique d’implantation car il n’existe pas de solution de remplacement satisfaisante. Les rouleaux Faca, ou rouleaux à barres, développés au Brésil ne sont pas adaptés à la destruction des couverts dans nos conditions.

Annexes

Sources

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