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EARL Beauruelle

De Triple Performance
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Vincent Beauruelle
Ver de Terre Production Orne (département) Élevage bovin lait

Ferme du hameau de la Reine (4).jpg

Vincent Beauruelle reprend en 2009 la ferme laitière de ses parents partis à la retraite. Ce portraits relate d’un agriculteur d’une part très sensible à la santé de ses bêtes et qui cherche donc des méthodes de soin curatives plutôt que systémiques, et de l'autre, attentif à l'entretien de la biodiversité sur sa ferme, la gestion des prairies et vergers. Ce dernier est cependant encore à la recherche d’un rythme de travail soutenable physiquement et davantage de compagnie au quotidien. Pour cela, il recherche activement un.e salarié.e.

Contexte de la ferme

  • Commune : Les Champeaux, Orne.
  • Production : Elevage laitier.
  • Topographie : Zone accidentée, très vallonée.
  • UTH (Unités de Travail Humain) : 1,25.
  • UGB (Unités Gros Bétail) : 117.
    • Vaches laitières : 78.
    • Génisses moins d'1 an : 23.
    • Génisses 1/2 ans : 21.
    • Génisses 2/3 ans : 18.
    • Veaux lait : 11.
  • SAU (Surface Agricole Utile) : 132 ha.
  • Surfaces :
    • 1er site : 38 ha prairies permanentes (certaines avec vergers haute tige).
    • 2ème site : 22 ha prairies permanentes (+ 2 parcelles vergers basse tige).
    • 3ème site : 42 ha prairies permanentes et 22 ha terres arables (céréales et prairies temporaires.
  • Vaches laitières : 70.
  • Races : Principalement Normande + 35% de croisées Normande - Prim/Red Holstein.
  • Rendement de lait brut : 3 918 L.
  • Quantités vendues de lait : 273 849.
  • Reproduction : 60% insémination artificielle, 40% monte naturelle (10 taureaux).
  • Taux de renouvellement : 30%.
  • Taux de mortalité : Moins de 5%.
  • Système de traite : Deux salles de traite, 2x8 simple équipement  + 2x5 double équipement.
  • Autres : Quelques vaches nourrices depuis 1 an.

Enjeux locaux et problématique de la ferme

  • Le parcellaire est morcelé et distant, ce qui implique un temps conséquent de déplacement du troupeau. "Nous déplaçons les vaches à 3 en 35 min équipés d'un véhicule de tête, une personne devant le troupeau qui donne le tempo et une personne derrière qui pousse les dernières" explique Vincent.
Parcellaire Beauruelle.png

Etapes de transition

  • Transition entamée par ses parents.
  • 2009 : Installation de Vincent Beauruelle.
  • 2014: Passage à l'Agriculture Biologique.
  • 2023 : Arrêt du maïs et des céréales, puis reprise des céréales pour retrouver un peu d'autonomie.
  • Agrandissement et échanges parcellaires avec des voisins pour un parcellaire plus accessible.


Système actuel

Objectifs

  • "Le premier objectif de l'exploitation, c'est d'arriver à vivre du métier, ce qui n'est pas négligeable. Qu'importe de faire des gros chiffres, l'important, c'est la dernière ligne : c'est à dire d'être le plus autonome possible. Ca passe aussi par travailler avec ce qu'on a, de le valoriser au maximum."
  • Objectifs de récoltes assez précoces.

Assolement

Rotation

  • 5 ans de prairies, 1 an de céréales.
  • Objectif : 1 labour tous les 5 ans.

Vidéo tournée en 2023 :

Vidéo tournée en 2022 :

Gestion des prairies permanentes

"La vie du sol est très bonne, tout en évitant le compactage des prairies permanentes, avec une grande diversité. Quelques-unes ont été qualifiées de très bonnes prairies de fauche par l'équipe de Gérard Ducerf (il y a 10 ans)" explique Vincent.

  • Amélioration de la flore :
  • Apport de 10 t/ha de lisier/fumier composté sur parcelles de fauche.
  • Evolution vers des récoltes plus précoces.
  • 1 à 9 T de MS /ha selon les prairies.
  • Diversité du système prairial, entre atouts et adaptation :
    • Diversité de topographie et orientation.
    • Entretien de cette biodiversité par alternance fauche / pâture et des fauches tardives.
    • Bonnes pratiques de pâturage sur terres argileuses : ne pas sortir les animaux si le talon s’enfonce de 10 cm au champ en début de saison.
    • Eviter le surpâturage l’été (si parcelles “parking”, fil avant fil arrière, ne revient qu’à l’automne).
    • Hersage au printemps si présidence de marquage seulement.


Observation : Bonne dégradation des bouses dans les prairies (au bout d’une semaine).

Gestion du pâturage

  • ~230j de pâturage selon les lots (fin mars/début avril → mi-novembre).
  • Mois de mai : récolte en enrubanné du foin en 2/3 coupes → 3 pâtures sur la même parcelle.
  • Pâturage tournant d’1 journée à 1 semaine en fonction de la hauteur de l’herbe et de la charge de travail.
  • Entrée à hauteur de 7-8 cm ou 3ème nœud.
  • Affouragement de foin au pré.

Agroforesterie : Système de prés vergers et haies

Vergers haute tige sur prairies.

Vergers basse tige sur praire également (pâturé par les veaux).

Densité 100 arbres / ha
Age 20 à 27 ans
Espacement 10 à 20 m sur l'inter-rang,

10 m sur le rang

Variété Diversité de variétés AOC

avec précocités diverses

Gestion phytosanitaire Aucun phyto, apport de P et K

sur vergers basse tige

Production Environ 80-90 t de pomme / an
Pâturage 100% des vergers haute tige

Basse tige : pâturage par les veaux

Amendements Minéraux PK sur pommiers basse tige

Lien avec la biodiversité et le bien être animal

  • Ré-implantation d’espèces locales (acacias, peupliers, saules, noisetiers…) dans les haies autour des parcelles :
    • Coupe vent et ombrage.
    • Fourrage.
  • Valorisation en litière (bois déchiqueté) depuis 3 ans.

Produits dérivés des haies

  • 2 km de haies.
    • Paillage (épaisseur de 60 à 70 cm en bâtiment, nécessité de doubler la surface de litière par vache par rapport à un paillage).
    • Chauffage.
  • Déchiquetage de 700 m3 de bois à la mise en place.
  • 300 m3 pour les années suivantes, remués tous les jours en hiver.

Alimentation du troupeau

  • Printemps : foin à la mise à l’herbe.
  • Période estivale : possibilité d’apport d’enrubanné quand la pousse est insuffisante.
  • Automne : apport de fourrage permettant la transition avant hiver
  • Hiver :
Engraissement Foin + enrubanné + céréales en complément
Nourrices Foin et enrubanné à volonté + 1kg de céréales
Veaux Lait + 1kg triticale pois + luzerne → monte à 2kg

au sevrage, foin fibreux à volonté

Vaches laitières Enrubanné à l’auge (les 3 coupes apportées progressivement),

apport de foin à volonté, 2kg triticale/luzerne à l’auge le matin

Santé du troupeau

  • Lait de yaourt/kéfir à l’arrosoir sur l’aire paillée ou sur le ballot → réduction des infections mammaires (moins d’1 mammite/mois).

Autonomie

Autonomie satisfaisante et totale cereale produite depuis 2023 achat de luzerne deshydraté (en complement du grain pour les vaches et les petits veaux) ne pas avoir du gros matériel et de consommer le moins possible de ressources et le valoriser au maximum. au niveau de l'autonomie, j'essaye d'être le plus autonome possible. Pour autant, je ne peux pas l'être à 100 % parce que je ne produit pas. Phosphore potasse son exploitation, par exemple. Je ne produit pas suffisamment de paille pour couvrir mes besoins, de leur payer des vaches laitières. Je ne produit pas Malicia déshydrate. Je ne produit pas tous les produits vétérinaires, ni non plus mes ficelles ou me bâches plastique pour mes bouts de dents rubané, mes récoltes de fourrage. Mais j'essaye au maximum d'être le plus respectueux possible de la nature en achetant tous les besoins nécessaires dans les entreprises les plus proches possible de mon exploitation, de faire travailler toute entreprise liée à la mienne le plus près possible, aussi bien le mécano que le livreur de fuel que aujourd'hui, le camion qui vient broyer mon grain pour un pour la vache, et cetera, et cetera J'essaie toujours de ne pas faire intervenir du personnel, des aliments ou du matériel qui vient de très loin.

Bilan économique

  • EBE : 80 à 100 000€.
    • 86 000€ en 2022.
    • Annuités/produit 2022 : 16%.
    • 70% aides PAC/CA.
  • Prix du lait : 450 € /1 000 L.

Bilan social

  • Pas de week-ends / vacances.
  • Pic de surcharge mai/juin et récolte des fruits.
  • Soulagement à la mise à l’herbe.
  • Beaucoup de temps de déplacement (entre 5 et 10km à pied /jour).
  • Contraintes administratives.
  • Prix pas assez rémunérateurs.
  • Pénibilité physique plus supportable.
  • Manque de personnel (ouvrier ou associé), solitude.

Conseils

  • Beaucoup d’essais sur des petites surfaces ou quantités sans se mettre en péril.
  • Apprentissage des erreurs.
  • Ne pas imposer des modèles.
  • Travailler avec la nature.

Sources

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