Mettre en place des dispositifs physiques anti-insectes

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Photo d'en-tête : Filet anti-insectes dans une culture en plein champ - © Inra et CA Bretagne
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Présentation

Caractérisation de la technique

Principe

Il s'agit de de protéger les cultures des attaques d’insectes ravageurs via l’installation de bâches, de voiles ou de filets, sur ou autour de la culture, pour empêcher physiquement l’accès des bioagresseurs aux plantes. Pour les insectes qui volent au ras du sol, on peut disposer des filets verticaux autour de la culture, pour les autres, il est nécessaire de recouvrir touts les plants. Une difficulté est de savoir à quel moment mettre en place ces protections, qui ne peuvent en général pas être permanentes du fait des autres interventions à réaliser sur la culture.

Précision sur la technique :

Mettre en place la barrière physique en cas de risque, surtout avant les premiers vols du ou des bio-agresseur(s) visé(s).

Les barrières sont installées au niveau des ouvrants dans les cultures sous abri ou sous serre, à plat sur la culture en plein champ ou en tunnels, verticalement en plein champ pour lutter contre les ravageurs se déplaçant sous le couvert végétal ou au ras de la culture (mouche de la carotte, mouche du chou).

Après la pose, il faut vérifier l’étanchéité de la barrière physique.

Pour certaines techniques, la barrière doit être retirée avant toute autre intervention.

  • Période de mise en œuvre  : Sur culture implantée
  • Echelle spatiale de mise en œuvre  : Parcelle

Application de la technique à...

Neutre Toutes les cultures : Généralisation parfois délicate . Cette technique n'est applicable que sur des cultures qui occuppent des surfaces limitées. Toutefois, la technique peut être appliquée à diverses cultures de plein champ (carotte, navet, chou), d’abri et de serre (concombre, tomate…).


Effets sur la durabilité du système de culture

Critères "environnementaux"

Positif Effet sur la qualité de l'air : En augmentation

émission phytosanitaires : DIMINUTION


Positif Effet sur la qualité de l'eau : En augmentation

  • N.P. : DIMINUTION
  • pesticides : DIMINUTION
  • turbidite : DIMINUTION

Commentaires

Qualité de l'air et de l'eau

Diminution des transferts de polluants vers l’eau et l’air grâce à la réduction des insecticides. La technique permet de remplacer les insecticides. Leur transfert éventuel devient nul.

Energies fossiles et GES

La pose est manuelle, il y a donc une réduction de la consommation d'énergies fossiles si le filet remplace des traitements. Cependant, l'impact de la fabrication n'est pas connu. Il est possible que la minéralisation de l'azote soit stimulée et être à l'origine d'émissions de N2O.

Production de déchets

Les filets doivent être retraités après usage et représentent d'assez grandes quantités de plastique.

Critères "agronomiques"

Neutre Productivité : Pas d'effet (neutre)


Neutre Qualité de la production : Pas d'effet (neutre). Pas d'incidence sauf si développement de maladies (ex : pourriture grise)


Neutre Fertilité du sol : Variable. Dans le cas où les filets ont un effet thermique, il peut y avoir stimulation de la minéralisation de l'azote (c'est intéressant en agriculture biologique).


Neutre Stress hydrique : Pas de connaissance sur impact. Si le filet utilisé a un effet climatique, stimulation de l'évapotranspiration ?


Neutre Biodiversité fonctionnelle : Pas de connaissance sur impact. Effet sur les déplacement d'autres insectes et organismes vivants que les cibles.


Neutre Autres critères agronomiques :

Le risque de transmission de virus par certains pucerons ou cicadelles est réduit.

Problème de microclimat favorable aux maladies.

Critères "économiques"

Négatif Charges opérationnelles : En augmentation

Nécessite un investissement en fonction de la barrière choisie et de sa qualité :

  • Filets en polyéthylène réutilisables 2 à 3 ans : 0,6 à 0,8 euros/m².
  • Filets en polyamide une seule année d'utilisation : 0,3 à 0,4 euros/m².


Positif Charges de mécanisation : En diminution

La pose de barrières physiques se fait à la main donc réduction de la consommation de carburant si diminution des traitements.


Neutre Marge : Variable

Cette technique augmente le coût de la protection de la culture par rappor à une protection chimique, notamment du fait de la main d'œuvre nécessaire. Elle est de ce fait souvent mise en œuvre en agriculture biologique, filière dans laquelle la valorisation du produit permet de limiter l'effet sur les marges.

Critères "sociaux"

Positif Temps de travail : En diminution

En diminution si le filet remplace un ou des passages de pulvérisateur.


Négatif Période de pointe : En augmentation

Le temps de pose est relativement important.


Neutre Effet sur la santé de l'agriculteur : Pas de connaissance sur impact

Cependant, augmentation de la pénibilité du travail, sous serre et abri, lorsque les barrières engendrent une élévation de température.


Neutre Temps d'observation : Pas d'effet (neutre)

Comme les traitements chimiques, la pose des filets doit être bien positionnée par rapport au cycle du ravageur cible.


Organismes favorisés ou défavorisés

Bioagresseurs favorisés

Organisme Impact de la technique Type Précisions
adventices FORTE adventices La présence de filets crée un microclimat favorable au développement des adventices (augmentation de la température et de l’humidité)
mouches des cultures légumières FORTE ravageur, prédateur ou parasite Si le filet est posé sur un sol infesté de pupes, ou si des mouches arrivent à pénétrer sous le filet, la technique favorise le développement de populations de mouches par un effet de confinement

Bioagresseurs défavorisés

Organisme Impact de la technique Type Précisions
Tuta absoluta FORTE ravageur, prédateur ou parasite L’efficacité de la technique dépend de la taille de la maille (il faut qu’elle soit adaptée au bioagresseur ciblé) et de l’étanchéité du dispositif
mouche du chou FORTE ravageur, prédateur ou parasite Efficacité forte même si technique utilisée seule. Toutefois, l’efficacité de la technique dépend de la taille de la maille (il faut qu’elle soit adaptée au bioagresseur ciblé) et de l’étanchéité du dispositif
mouches des cultures légumières FORTE ravageur, prédateur ou parasite L’efficacité de la technique dépend de la taille de la maille (il faut qu’elle soit adaptée au bioagresseur ciblé) et de l’étanchéité du dispositif. Il est possible d’utiliser de filets verticaux ou posés sur arceaux pour protéger les cultures de brassicacées contre la mouche delia radicum, qui vole plutôt à ras du sol
noctuelles des cultures légumières FORTE ravageur, prédateur ou parasite L’efficacité de la technique dépend de la taille de la maille (il faut qu’elle soit adaptée au bioagresseur ciblé) et de l’étanchéité du dispositif
petite altise MOYENNE ravageur, prédateur ou parasite L’efficacité de la technique dépend de la taille de la maille (il faut qu’elle soit adaptée au bioagresseur ciblé) et de l’étanchéité du dispositif
puceron MOYENNE ravageur, prédateur ou parasite L’efficacité de la technique dépend de la taille de la maille (il faut qu’elle soit adaptée au bioagresseur ciblé) et de l’étanchéité du dispositif
punaise (bioagresseur) FORTE ravageur, prédateur ou parasite L’efficacité de la technique dépend de la taille de la maille (il faut qu’elle soit adaptée au bioagresseur ciblé) et de l’étanchéité du dispositif
thrips des cultures légumières FAIBLE ravageur, prédateur ou parasite L’efficacité de la technique dépend de la taille de la maille (il faut qu’elle soit adaptée au bioagresseur ciblé) et de l’étanchéité du dispositif

Auxiliaires défavorisés

Organisme Impact de la technique Type Précisions
Arthropodes prédateurs et granivores FORTE Ennemis naturels des bioagresseurs Tous les arthropodes prédateurs se déplaçant par voie aérienne (syrphes, coccinelles, chrysopes…) sont défavorisés par la technique


Pour en savoir plus

  • Contre les mouches du chou des cultures en agriculture biologique, les filets verticaux comme moyen de protection
    -Picault S.CTIFL, Brochure technique, 2008Infos CTIFL, n° 244, 36-40.Pour accéder à la brochure voir lien
  • Dispositifs physiques anti-insectes
    -Association Française de Protection des Plantes, coordination : Jean-Louis Bernard. Association Française de Protection des Plantes. Groupe de travail du guide AFPP, document provisoire au 12 février 2011, Brochure technique, 2011. Lien AFPP
  • Guide pratique pour la conception de systèmes de culture légumiers économes en produits phytopharmaceutiques. Fiche technique T21.
    -Launais M., Bzdrenga L., Estorgues V., Faloya V., Jeannequin B., Lheureux S., Nivet L., Scherrer B., Sinoir N., Szilvasi S., Taussig C., Terrentroy A., Trottin-Caudal Y., Villeneuve F. Ministère chargé de l’agriculture, Agence Française pour la Biodiversité, GIS PIClég., Ouvrage, 2014. Pour accéder au Guide voir lien
  • Le point sur les méthodes alternatives : les filets de protection
    -Prisca S., Picault S.CTIFL, Brochure technique, 2016. Pour accéder à la brochure voir lien
  • Les altises, poinçonneurs des crucifères
    -Bosse-Platière A. (Terre Vivante). Site internet de Terre Vivante, page visitée le 26/01/2012, Site Internet, 2012. Lien
  • Les fiches légumes : Comment utiliser les voiles et filets en maraîchage biologique ?
    -Vetabio. Vetabio, Brochure technique, 2011. voir lien
  • Mise en œuvre de filets « insect-proof » en culture sous serre ; incidences sur le choix des matériaux de couverture et des systèmes d’aération, Journées plastique et horticulture.
    -Lagier J.INRA, Article de revue sans comité, 2002. voir lien
  • Méhtodes alternatives en cultures légumières
    -Oste S. , Legrand M. , Roy G. (FREDON Nord Pas-de-Calais). Phytoma n°613, mars 2008, pp26-29, Article de presse, 2008

Mots clés

  • Méthode de contrôle des bioagresseurs : Lutte physique
  • Mode d'action : Evitement
  • Type de stratégie vis-à-vis de l'utilisation de pesticides : Substitution

Galerie photo


Annexes

S'applique aux cultures suivantes

Favorise les bioagresseurs suivants

Défavorise les bioagresseurs suivants

Défavorise les auxiliaires

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