Courge
Nous conseillons de cultiver les courges en plein champ sur bâche (tissée ou ensilage). Cette culture est facilement conduite en MSV et présente l’avantage d’un départ rapide sur prairie. Elle est souvent utilisée à l’installation pour détruire la prairie sans travail de sol.
Préparation du sol
La courge est une culture gourmande donc, si elle ne succède pas à une prairie, elle nécessite un apport de compost végétal, de fumier animal, etc. Attention cependant aux excès de fertilisation induisant une moins bonne conservation.
La courge est plutôt cultivée sur bâche : sur bâche tissée, qui a l’avantage d’être perméable ou sur bâche d’ensilage, moins chère et gardant plus de chaleur tout en maintenant le sol humide plus longtemps. Il est préférable d’attendre un mois entre la pose de la bâche et la plantation dans le cas d’un précédent prairie pour faciliter la plantation et éviter la reprise immédiate de l’enherbement au niveau des trous.
Les courges supportent bien les sols un peu lourds et avec une bonne capacité de rétention en eau. Le paillage (bâche ou végétal) favorise cette rétention.
Implantation
Les semis sont réalisés en pépinière 2 à 4 semaines avant la plantation. Pour prévenir les pertes après la plantation, mettre en route une deuxième petite série espacée de 2 semaines. Lorsque le gel n’est plus à craindre et au stade 1 à 2 feuilles, elle sont repiquées plein champ tous les mètres dans la bâche préalablement trouée.
Astuce
Il convient d’être vigilant sur la multiplication des variétés et les quantités produites, butternut et potimarron restant les plus demandées.
Suivi de culture
Vérifier 15 jours après l’implantation le taux de reprise et compléter les trous au besoin avec un reste de plants.
L’utilisation de la bâche limite le suivi de culture.
Irrigation
La courge n’est pas très exigeante en eau sauf au démarrage si le sol est vraiment sec, la culture sur bâche permettant de limiter l’évaporation. L’idée est de maintenir un sol frais sans excès d’humidité.
Une irrigation en période de canicule lorsque les feuilles s’effondrent permet d’augmenter significativement le rendement. De même, lors de la nouaison et du grossissement des fruits, les besoins augmentent un peu mais il faut éviter les à-coups d’irrigation qui favorisent l’éclatement des fruits.
Récolte
La récolte est finalement une étape très importante, notamment pour garantir une bonne conservation. Elle se fait manuellement, lorsque le feuillage est fané (généralement fin août - début septembre), idéalement par temps sec et ensoleillé. Si le temps est humide, prévoir environ 2 semaines de séchage à l’abri avant stockage.
Le meilleur stade de récolte est lorsque le pédoncule est encore légèrement vert, les fruits d’une couleur vive et le taux de sucre au plus haut (possible d’utiliser un réfractomètre pour suivre et mesurer le brix). Une récolte trop précoce engendrera une mauvaise conservation, mais il faut récolter avant les gelées. La récolte doit être soignée pour éviter les chocs ou blessures.
Stockage
La durée de stockage dépend des variétés (2 à 6 mois, par exemple potimarron < butternut < bleu de Hongrie).
Il est nécessaire d’avoir un déshumidificateur au début de la période de stockage, car c’est à cette période que les pédoncules rendent l’eau.
Température idéale : 13 à 18°C.
Hygrométrie : 60 à 75%.
Variété
- Potimarron : Red curry kuri.
- Pour diversifier : courge spaghetti, patisson, bleue de hongrie, patidou, sweet dumpling.
Bioagresseurs
A l’implantation, attention aux rongeurs et aux limaces. Il est possible d’utiliser de l’anti-limace en prévention ou encore de couvrir le plant d’une grosse poignée de compost.
Adaptation au pédoclimat
Dans les régions froides, implanter les courges le plus tôt possible, tout en évitant les dernières gelées, pour que la maturation des courges soit complète. Il est alors recommandé d’utiliser des protections. Le butternut par exemple est plus long à venir que le potimarron, qui sera privilégié en régions froides ou d’altitude.
Variantes possibles de l’ITK
Il est possible de semer la graine de courge directement en mai lorsque le sol est réchauffé. La graine est déposée dans le trou de la bâche et enfoncée de 2-3 cm ou recouverte de compost. Cet itinéraire est plus rapide et permet une meilleure implantation mais plus risqué (prédation, température trop froide, enherbement...). Il est conseillé d’avoir entre 1/3 et 2/3 de la surface en plantation pour sécuriser la culture. Certains maraîchers apportent des résidus de tonte par dessus la bâche plastique, la tonte se dissout sous l’action de la pluie et diffuse petit à petit.
Exemples d'itinéraires techniques
Maraîchage sol vivant, Agriculture Biologique
10 kg/m²100 t/ha <br />1 000 qt/ha <br /> vs rendement moyen de de 3 à 6 kg/m²
Galerie photos
Sources
- Cette page a été créée à partir du guide Introduction au maraîchage sol vivant de MSV Normandie