Implanter des céréales dans le cadre de la gestion du campagnol terrestre

De Triple Performance
Aller à :navigation, rechercher

Image Implanter des c r ales dans le cadre de la gestion du campagnol terrestre.jpg

Cet article est issu de la base GECO. Cliquez ici pour accéder à la page d’origine : Logo Geco

1. Présentation

Caractérisation de la technique

Description de la technique :

Cette fiche s'adresse à des agriculteurs exerçant dans des systèmes à dominance herbagère (STH supérieur à 80 %).


La technique consiste à réintroduire deux années de céréales dans un système de prairies permanentes en travaillant le sol :

  • le travail du sol détruit les galeries et les terriers de campagnols et de taupes, ce qui freine l’installation et la dissémination de ces micromammifères,
  • le travail du sol facilite le repérage des indices des taupes (taupinières) et des campagnols (tumulis), ce qui va permettre de mieux cibler la lutte préventive,
  • le travail du sol suivi d’une implantation de cultures offre un effet frein plus important que celui suivi d’une réimplantation de prairies, cet effet frein est encore accentué lorsque l’implantation de cultures est répétée au moins 2 années consécutives.


Le travail du sol (labour à une profondeur d'environ 15 cm tenant compte des caractéristiques du sol) constitue un des outils de lutte raisonnée à la disposition des agriculteurs mais son utilisation est étroitement réglementée dans le cadre du maintien des prairies permanentes, un des trois critères du verdissement imposé par la PAC.


La méthode de gestion reposant sur le labour, cette technique n'est donc pas compatible avec les techniques simplifiées ou demis direct.


Exemple de mise en oeuvre :


Cette technique a été expérimentée dans le cadre des travaux de l'association "Charquemont lutte anti campagnols" qui regroupe une douzaine d'agriculteurs concernés par des pullulations pluriannuelles de campagnol terrestre. Ces exploitations sont situées entre  800 et 1 000 mètres d'altitude avec un sol superficiel.


Cette expérimentation est le fruit d'une collaboration entre différents organismes : Chambre interdépartementale d'agriculture (25-90), FREDON Franche-Comté, Fédération des chasseurs du Doubs, FDSEA, ONCFS et soutenue financièrement par le programme Agrifaune.


Précision sur la technique :

Itinéraire technique :

  • préparation du lit de semences (labour) sur les parcelles en prairie, sans utilisation d'herbicide après le 15 septembre (période de récolte des regains)
  • herse rotative seule après quelques jours, en fonction des conditions météo
  • semis de la céréale en combiné (herse + semoir) entre le 25 septembre et le 5 octobre. Dose de semis entre 190 et 200 kg/ha.
  • pas d'intervention (chimique ou mécanique) jusqu'à la récolte à part parfois un apport de fertilisation organique ou minérale (60 unités max)
  • récolte des céréales début août
  • semis de céréales en deuxième année avec labour et semis en combiné aux environs du 15 septembre. L'impantation d'orge en deuxième année permet d'avancer la date de moisson pour une implantation de prairie plus précoce.
  • même itinéraire que la première année
  • récolte des céréales début août
  • semis de prairie 35 à 37 kg/ha en troisième année après deux déchaumages avec outils à disque, roulage puis nouveau roulage après le semis. Pas de labour avant de ressemer la prairie car le lit de semence serait trop fin et les graines seraient trop enfouies.


La technique a été testée pour différentes espèces pure ou en mélange : Triticale, Triticale bio, Seigle-Vesce, Orge, Orge hybride et Meteil bio.


Pour plus de précisions voir page 2 de la plaquette


Période de mise en œuvre Sur culture implantée


L'orge est implantée en deuxième année pour permettre une récolte plus précoce afin d'implanter la prairie  tôt en saison la troisème année.


Echelle spatiale de mise en œuvre Territoire


Le travail du sol par passage d’outils superficiels ou profonds (labour) peut se décliner à plusieurs échelles. À l’échelle parcellaire, il permet de supprimer les anciennes galeries, de faciliter le repérage des nouveaux terriers. À une plus large échelle et allié à une rotation des cultures et à une organisation spatiale de l’assolement, il contribue à diminuer le ratio STH/SAU et donc à freiner le développement des rongeurs (GIRAUDOUX et al., 1997 ; FICHET-CALVET et al., 2000 ; MORILHAT et al., 2007).


Application de la technique à...

Positif Toutes les cultures : Facilement généralisable


Technique pouvant être mise en oeuvre dans les zones herbagères d'altitude concernées par des fluctuations pluriannuelles de campagnols terrestre (massif du Jura, massif Central ...)


Pour les sols superficiels, attention à la profondeur de labour.


Positif Tous les types de sols : Facilement généralisable


Attention aux sols superficiels


Positif Tous les contextes climatiques : Facilement généralisable


Continental


Alpin


Réglementation

Influence NEGATIVE


Dans le cadre du paiement vert (2015-2020), l'un des trois critères consiste à assurer collectivement le maintien des surfaces en prairies permanentes de la région. La vérification de cette obligation est effectuée chaque année en comparant le ratio annuel mesurant la part des surfaces en prairies permanentes dans la surface totale des exploitations, avec le ratio de référence. Ces ratios sont calculés en retenant les surfaces soumises au paiement vert, c'est-à-dire, les surfaces déclarées par les agriculteurs, hormis les surfaces en agriculture biologique.


Dans le cas général, le ratio de référence est calculé à partir des données de l'année 2012, actualisées avec les surfaces conduites en agriculture biologiques en 2017. Par comparaison à ce ratio de référence, si le ratio annuel :

  •  se dégrade de plus de 2,5 %, un régime d'autorisation préalable à la conversion* d’une prairie permanente est mis en place : dès lors, si un agriculteur souhaite convertir une prairie permanente, il devra obtenir une autorisation administrative
  • se dégrade de plus de 5 %, un régime d'interdiction de conversion et d'obligation de reconversion est mis en place : aucune conversion de prairie permanente n'est autorisée pour la campagne en cours;
  • et les agriculteurs qui exploitent des prairies permanentes converties durant les deux dernières campagnes devront en réimplanter une partie.


Il est rappelé que tout retournement de prairies permanentes, hors prairies sensibles, reste autorisé et n’est pas soumis à autorisation tant que la dégradation annuelle du ratio régional n’atteint pas 2,5 % par rapport au ratio de référence.




2. Services rendus par la technique



3. Effets sur la durabilité du système de culture

Critères "environnementaux"

Négatif Effet sur la qualité de l'air : En diminution


émission phytosanitaires : DIMINUTION


émission GES : AUGMENTATION


émission de particules : AUGMENTATION


Positif Effet sur la qualité de l'eau : En augmentation


N.P. : INCONNUE


pesticides : DIMINUTION


turbidite : INCONNUE


Négatif Effet sur la consommation de ressources fossiles : En augmentation


consommation d'énergie fossile : AUGMENTATION


consommation de phosphore : INCONNUE


Neutre Autre : Pas d'effet (neutre)


Les parcelles implantées en céréales diversifient le paysage et créent des ilôts de quiétude pour la petite faune.


Critères "agronomiques"

Positif Productivité : En augmentation


Eviter un  déficit de production dû aux pullulations de campagnols


Intérêt sur la qualité et la quantité de fourrage des prairies implantées


Rendement des céréales conforme aux attentes des éleveurs notamment sur la récolte de paille (choix du triticale ou seigle pour leurs facultés à produire dela paille) 


Le grain produit permet une ressource supplémentaire en aliment fermier.


Voir page 4 de la plaquette


Positif Qualité de la production : En augmentation


La réimplantation de prairies permet de réintroduire des légumineuses (trèfle violet et luzerne) ce qui rend le fourrage plus apétent et récolte supérieure en deuxième coupe.


Positif Fertilité du sol : En augmentation


Le travail du sol permet à la nouvelle prairie de mieux exploiter les 15 premiers centimètres du sol comparativement à la prairie naturelle.


Neutre Stress hydrique : Pas de connaissance sur impact


Positif Biodiversité fonctionnelle : En augmentation


Les parcelles implantées en céréales diversifient le paysage et créent des ilôts de quiétude pour la petite faune.


Voir page 5 et 6 de la plaquette


Critères "économiques"

Négatif Charges opérationnelles : En augmentation


Négatif Charges de mécanisation : En augmentation


Positif Marge : En augmentation


La marge bénéficiaire dégagée compense le fourrage non récolté à la place de la céréale.


Voir page 7 de la plaquette


Critères "sociaux"

Négatif Temps de travail : En augmentation


Négatif Période de pointe : En augmentation


Positif Effet sur la santé de l'agriculteur : En augmentation


Les agriculteurs engagés dans cette expérimentation sont plus sereins en maitrisant une technique qui leur permet d'éviter les pullulations de campagnols.


Négatif Temps d'observation : En augmentation




4. Organismes favorisés ou défavorisés

Bioagresseurs favorisés

Organisme Impact de la technique Type Précisions
taupe FAIBLE ravageur, prédateur ou parasite


Bioagresseurs défavorisés

Organisme Impact de la technique Type Précisions
campagnol terrestre (Arvicola terrestris) MOYENNE ravageur, prédateur ou parasite


Auxiliaires favorisés

Organisme Impact de la technique Type Précisions


Auxiliaires défavorisés

Organisme Impact de la technique Type Précisions


Accidents climatiques et physiologiques favorisés

Organisme Impact de la technique Précisions


Accidents climatiques et physiologiques défavorisés

Organisme Impact de la technique Précisions




5. Pour en savoir plus



6. Mots clés

Méthode de contrôle des bioagresseurs : Lutte physique


Mode d'action : Atténuation


Type de stratégie vis-à-vis de l'utilisation de pesticides : Reconception


Annexes

S'applique aux cultures suivantes

Favorise les bioagresseurs suivants

Défavorise les bioagresseurs suivants

Partager sur :