Travail du sol superficiel après la récolte

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Déchaumage au cultivateur ; auteur: Jean-Pol GRANDMONT ; licence: (CC BY 3.0)

1. Présentation

Caractérisation de la technique

Description de la technique :

Détruire les résidus du précédent (travail du sol superficiel, inférieur à 10 cm) moins d'une semaine après la récolte si la parcelle est sale et/ou que le stock semencier de surface est important et que la période d'interculture est courte. Contre les vivaces, un déchaumage profond avec un outil à dents est préférable. Dans un second temps, détruire les adventices levées (de préférence mécaniquement) avant le semis de la culture suivante. En l'absence de problèmes d'adventices, un déchaumage superficiel permet également de restaurer les capacités d'infiltration du sol après la récolte. En cela un travail du sol superficiel après la récolte est une alternative à l'usage de glyphosate.

Précision sur la technique :

Si l'interculture est longue, il est possible de réaliser plusieurs faux-semis (un seul passage n'est pas très efficace). Dans ce cas, le travail du sol doit être de plus en plus superficiel pour éviter de remonter des graines.

Période de mise en œuvre

Pendant l'interculture

Echelle spatiale de mise en œuvre

Parcelle

Application de la technique à...

Positif

Toutes les cultures :

Facilement généralisable

Positif

Tous les types de sols :

Facilement généralisable

Cependant, les faux-semis sont difficiles sur des sols trops secs ou trop humides. Un sol qui ressuie rapidement est mieux adapté car les adventices ayant levé en conditions humides pourront mieux être détruites en conditions sèches.


Positif

Tous les contextes climatiques :

Facilement généralisable

Un sol suffisamment humide est nécessaire à la levée des adventices, puis un temps sec pour faire sécher les herbes pertubées par le faux-semis.


2. Avantages de la technique

  • Détruit les adventices levées, avant leur grenaison, de façon à éviter une production de semences supplémentaire
  • Epuise le stock semencier d’adventices de surface, en stimulant leur levée par des travaux superficiels répétés
  • Une légère humidité après ou au moment du passage suffit pour faire lever les adventices
  • Permet aussi de gérer les résidus de récolte et de limiter la présence de ravageurs : limaces, taupins…
  • Un travail superficiel grâce à un bon réglage du matériel diminue la consommation en carburant et le temps de travail


3. Désavantages de la technique

  • Risque de repiquage des adventices si les passages sont trop espacés dans le temps
  • Efficacité limitée en conditions très sèches
  • Les couverts en interculture longue limitent les possibilités de réaliser plusieurs passages de travail superficiel su sol
  • Le temps disponible pour la répétition des passages est parfois limitant


4. Les outils disponibles pour réaliser un travail superficiel

Choix de l'outils

Source: http://www.agro-transfert-rt.org/wp-content/uploads/2016/02/Travail_superficiel_du_sol_en_interculture.pdf

5. Effets sur la durabilité du système de culture

Critères "environnementaux"

Négatif

Effet sur la qualité de l'air :

En diminution

émission phytosanitaires : DIMINUTION

émission GES : AUGMENTATION

Effet sur la qualité de l'eau :

Variable

N.P. : VARIABLE

pesticides : DIMINUTION

turbidite : DIMINUTION

Négatif

Effet sur la consommation de ressources fossiles :

En augmentation

consommation d'énergie fossile : AUGMENTATION

Neutre

Autre :

Pas d'effet (neutre)


Transfert polluant vers eaux (N, P, phyto ...) : Diminution

Réduction si réduction de l'utilisation de pesticides (en fonction des molécules). Cette technique favorise la minéralisation de l'azote et il est possible que cette minéralisation supplémentaire engendre des reliquats potentiellement lessivables plus importants. Cependant, cette minéralisation supplémentaire est souvent vue comme bénéfique pour la culture (en particulier en agriculture biologique). Réduction des transferts de terre, ainsi que de phosphore et de résidus phytosanitaire adsorbés sur les particules de terre par réduction de la formation de ruissellement.

Transfert polluant vers air (N, P, phyto ...) : Diminution

Réduction si réduction de l'utilisation de pesticides (en fonction des molécules).

Consommation d'énergie fossile : Augmentation

Augmentation par rapport à une absence de travail du sol en interculture mais les travaux superficiels demandent relativement peu d'énergie (comparés au labour), compter 7 à 10 litres de fioul par hectare et par passage.

Dégagement de GES : Augmentation

Augmentation par rapport à une absence de travail du sol en interculture, mais les travaux superficiels consomment relativement peu de carburant et émettent donc peu de CO2.

Critères "agronomiques"

Productivité :

Pas d'effet (neutre)

Positif

Fertilité du sol :

En augmentation


Augmentation par rapport à une absence de travail du sol en interculture mais les passages superficiels participent à la préparation du lit de semence.


Neutre

Stress hydrique :

Variable


Réduction car le travail de surface favorise l'infiltration de l'eau et donc le remplissage de la réserve utile. Cependant, en cas de récolte précoce (orge d'hiver, blé tendre, etc.), le déchaumage peut favoriser l'évaporation et conduire à un assèchement des horizons superficiels au moment du semis de la culture suivante (colza, etc.).


Négatif

Biodiversité fonctionnelle :

En diminution

Le travail du sol perturbe fortement la faune du sol (en particulier les insectes et autres organismes qui se déplacent en surface comme les carabes). Cependant, une réduction de l'utilisation d'herbicides est potentiellement favorable à la biodiversité fonctionnelle.

Critères "économiques"

Positif

Charges opérationnelles :

En diminution

Diminution des charges opérationnelles si réduction de l'utilisation d'herbicides.

Négatif

Charges de mécanisation :

En augmentation

Achat et entretien du matériel, consommation de carburant supplémentaire par rapport à l'absence de travail du sol en interculture.

Marge :

Variable

Légère augmentation due aux passages de travail du sol, économies de passages herbicides possibles.

Critères "sociaux"

Négatif

Temps de travail :

En augmentation

Augmentation par rapport à l'absence de travail du sol en interculture (30 minutes par hectare pour un passage).


Neutre

Temps d'observation :

Pas d'effet (neutre)


6. Pour en savoir plus

  • Fiches culture de Areas
    -Coufourier N., Lecomte V., Le Goff A. (CA 76), Pivain Y. (CA 27), Ouvry J.F., Lheriteau M. (AREAS) AREAS, Brochure technique, 2016 Fiches Maïs, Pois, Céréales d'hiver, Colza, Betteraves, Lin, Pomme de terre. Lien vers les brochures
  • Le travail superficiel du sol en interculture
    -Pierre Mischler Agro-Transfert ressources et Territoires, Brochure technique, 2011

Lien vers la brochure. Donne des indications sur les outils à utiliser, le coût, etc.

  • Premiers déchaumages post-récolte
    -La France Agricole Article de presse, 2010 lien vers l'article
  • Stratégies de protection des cultures économes en produits phytosanitaires
    -Gran Aymerich L. Ministère de l'Agriculture et de la Pêche, Travaux universitaires, 2006

Mémoire d'ingénieur. La fiche n°3 du mémoire a très largement inspiré cette fiche technique.

7. Mots clés



Méthode de contrôle des bioagresseurs :

Lutte physique

Mode d'action :

Action sur le stock initial

Type de stratégie vis-à-vis de l'utilisation de pesticides :

Reconception

Annexes

Est complémentaire des leviers

S'applique aux cultures suivantes

Défavorise les bioagresseurs suivants

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