Utiliser des biostimulants

De Triple Performance
Aller à :navigation, rechercher

Pousse de framboisier.jpg


Les biostimulants apportent des solutions dans le cadre des enjeux d’une agriculture durable. En complément des engrais et des amendements, ils apportent de l’innovation dans les systèmes agro-écologiques qui cherchent à :

  • Améliorer la fertilité du sol,
  • Réduire les impacts environnementaux de la fertilisation,
  • Promouvoir une alimentation de qualité.


Description

Les biostimulants sont « des fertilisants qui stimulent le processus de nutrition des végétaux indépendamment des éléments nutritifs qu’ils contiennent, dans le seul but d’améliorer une ou plusieurs caractéristiques suivantes des végétaux ou de leur rhizosphère :

  • l’efficacité de l’utilisation des éléments nutritifs,
  • la tolérance au stress abiotique,
  • les caractéristiques qualitatives,
  • et la disponibilité des éléments nutritifs confinés dans le sol et la rhizosphère »[1]


Le terme de biostimulants est apparu au début des années 90, il regroupe une terminologie variée pour désigner ces produits : biofertilisant, inducteur de résistance, stimulateur de défenses naturelles, stimulateur de croissance, activateur de sol, ...

Cartographie des principales terminologies identifiées pour les produits de stimulation des plantes


Propriétés des biostimulants

De nombreuses propriétés sont reconnues aux biostimulants. En voici une liste non exhaustive[1] :

  • L’amélioration de l’absorption par la plante des nutriments présents dans l’environnement ou apportés par les engrais,
  • L’amélioration de la biodisponibilité des composés nutritifs du sol permettant une meilleure absorption et utilisation au sein de la plante,
  • L’augmentation de la tolérance et de la résilience des plantes face aux stress abiotiques (sécheresse, excès d’eau, gelées, salinité,…),
  • L’amélioration des critères de la qualité des produits récoltés (par exemple : teneur en sucre, en lipides, couleur, conservation,…),
  • L’amélioration de l’activité microbienne ou des propriétés physico-chimiques des sols permettant une meilleure dégradabilité des composés organiques,
  • Un gain économique via l’augmentation des rendements,
  • Un gain environnemental par la réduction de l’utilisation de fertilisants issus de sources non renouvelables.

Sur les fruits

Après application de biostimulants sur les fruits, on peut observer[2] :

  • Une meilleure fructification
  • Une augmentation de la taille et du poids
  • Une meilleure qualité gustative

Sur les parties végétales

Après application de biostimulants sur les parties végétales, on peut observer[2] :

  • Une croissance plus importante
  • Un rendement plus élevé
  • Une meilleure assimilation de l'eau et des nutriments
  • Une réaction au stress adaptée


Sur les fleurs

Après application de biostimulants sur les fleurs, on peut observer[2] :

  • Un déclenchement plus rapide du bourgeonnement et de la floraison


Sur les semences

Après application de biostimulants sur les semences, on peut observer[2] :

  • Une meilleure germination
  • Un effet "starter"
  • Une résistance au stress hydrique dû à la greffe


Sur les racines

Après application de biostimulants sur les racines, on peut observer[2] :

  • Un meilleur développement racinaire
  • Une amélioration de la qualité gustative
  • Un enracinement plus rapide des boutures


Sur le sol

Après application de biostimulants sur le sol, on peut observer[2] :

  • Une amélioration des propriétés physico-chimiques
  • Un développement de microorganismes bénéfiques
  • Une meilleure rétention de l'eau et des nutriments
  • Une résistance face au stress causé par la salinité


Catégories de produits

Les trois catégories suivantes peuvent être utilisées pour classer les biostimulants selon leurs origines :

  • Biostimulants microbiens : les plus connus sont les bactéries nodulatrices pour la fixation d’azote et les champignons mycorhiziens. D’autres biostimulants microbiens, bactéries (comme les bacillus) ou champignons (mycorhizes et trichoderma) sont actuellement commercialisés en France. Ces produits favorisent la disponibilité des éléments minéraux du sol (en particulier le phosphore), stimule la croissance racinaire ou la capacité d’absorption des plantes.
  • Biostimulants organiques : extraits d’algues, substances humiques et fulviques, extraits de plantes, levures, acides aminés...
  • Biostimulants inorganiques : le silicium élément chimique présent dans le sol, les oligoéléments...


Dans le cadre du projet Agroécologique pour la France et du programme Ecophyto, les biostimulants ont été classés de la façon suivante[3] :

Origine Produits de biostimulation
Substance issue du vivant Bactéries
Champignons
Levures
Extraits de plantes
Extraits d'algues
Substance de synthèse étrangère non xénobiotique Phytohormones
Vitamines
Antioxydants
Substance de synthèse d'origine xénobiotique Analogues fonctionnels de l'acide salycilique, autres...
Substance extraite de minéraux Substances humiques
Poudre de roche


Mode d'emploi

Les biostimulants peuvent s’utiliser seuls, en apport au sol ou dans le milieu de culture, par pulvérisation sur les plantes ou en enrobage de semences. En raison des quantités à apporter, souvent faibles, l’utilisation des biostimulants est fréquemment combinée avec l’apport d’autres fertilisants.

Efficacité des biostimulants

Facteurs influençant l’efficacité

  • Type de culture et variétés
  • Conditions environnementales
  • Stade de développement de la plante : effet sur la pénétration et l’absorption du produit et sur la capacité à répondre à la stimulation
  • Modalités d’application des produits : respect des doses, date d’apport, application sur toute la surface foliaire
  • Durée de l’action : formulation commerciale des micro-organismes, date limite d’utilisation, conditions de stockage [4]


Controverses sur l'efficacité

Les controverses sur l’efficacité des biostimulants vient principalement du fait[4] :

  • Que certains produits mis en marché ont une efficacité variable en raison de la forte influence de facteurs (environnementaux, physiologiques, etc.) qui sont mal étudiés ou mal pris en compte lors de l’application
  • Qu’il existe un décalage entre les revendications des distributeurs, les attentes des utilisateurs, et les effets réellement observés. Ce décalage pouvant être relié à un mauvais positionnement réglementaire du produit et une mauvaise communication.


Coût

En ce qui concerne le coût d’utilisation, le prix des biostimulants reste encore assez élevé et donc majoritairement utilisé dans le cas de production à forte valeur ajoutée. D’après Arvalis, sur blé, un biostimulant peut être rentable (suivant le cours du blé) si :

  • Pour un gain de rendement de 1 q/ha le surcoût de mécanisation et d’achat du produit ne dépasse pas 20€/ha
  • Pour un gain de rendement de 2 q/ha, le surcoût de mécanisation et d’achat du produit ne dépasse pas 30-40€/ha


Réglementation

Les biostimulants entrent dans le cadre réglementaire des matières fertilisantes. Contrairement à d’autres pays de l’UE qui ont opté pour un système d’enregistrement sur la base d’une déclaration, la France a choisi d’évaluer individuellement chaque biostimulant avant d’autoriser sa mise en marché sur le territoire.

L’ANSES, agence de sécurité sanitaire de l’alimentation, est chargée d’évaluer le dossier de chaque biostimulant en considérant l’innocuité pour l’homme et pour l’environnement, l’efficacité agronomique et la constance de composition du produit. Des résultats d’essai, au laboratoire en conditions contrôlées mais également au champ, lui sont transmis. L’ANSES délivre une autorisation de mise sur le marché (AMM) pour une durée de dix ans qui est signifiée sur le produit par un numéro d’AMM. Le mode d’emploi spécifié dans l’AMM est indiqué sur l’étiquette avec la dose d’emploi, le stade d’apport et les modalités d’apport pour une complète information de l’utilisateur.

Trois cas se présentent :

  • Une AMM obtenue sur la base d’un dossier complet présenté à l’ANSES portant sur l’innocuité et l’efficacité agronomique (pour une première mise en marché).
  • Une AMM obtenue par reconnaissance mutuelle octroyée par l’ANSES, le produit étant déjà autorisé dans un autre état-membre de l’UE.
  • La norme NF U 44-204 utilisée lorsqu’un biostimulant est associé à un engrais ou à un amendement. Dans ce cas, le biostimulant est considéré comme un additif agronomique. Il doit avoir obtenu une AMM pour son usage en mélange avec l’engrais ou l'amendement. Le numéro d'AMM doit figurer sur l'étiquette.


Annexes

La technique est complémentaire des techniques suivantes

  1. 1,0 et 1,1 Définition de la commission européenne (issue du Règlement Européen 2019/1009 paru au JO en juin 2019 et qui sera d’application en juillet 2022), http://www.biostimulants.fr/produits-utilisation/definition/une-definition/
  2. 2,0 2,1 2,2 2,3 2,4 et 2,5 schma-3.png d'après Povero et al., 2016, A Systematic Approach to Discover and Characterize Natural Plant Biostimulants
  3. Académie des Biostimulants, en ligne, Composition & Catégories/
  4. 4,0 et 4,1 ITAB, 2016, Les biostimulants en agriculture Statut et Réglementation
Partager sur :