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Expérimentation de l'agriculture syntropique en Provence

De Triple Performance
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© Les sentiers de l'abondance

Depuis 2019, les Sentiers de l'Abondance, en coopération avec l’association Dioscorea, ont mis en place des parcelles de PPAM et de fruitiers en agriculture syntropique. Cette technique culturale, venue du Brésil, demande de nombreuses adaptions pour fonctionner sous un climat méditerranéen. Depuis l’année dernière, les deux structures, en partenariat avec l’Université Domaine du Possible et diverses institutions du Pays d’Arles ont également développé le projet LEADER « MédiTREEranée » qui intègre un important volet syntropie visant à poursuivre les formations et l’essaimage de cette pratique sur ce territoire.

Contexte de la mise en œuvre

Marie Falquet est la fondatrice de la structure des Sentiers de l'Abondance. Elle a souhaité monter un projet autour de la transition écologique avec une vision collaborative forte. Ce sont des jardins esthétiques, pédagogiques et productifs. La dimension pédagogique est bien présente avec des accueils de scolaires et de nombreuses formations professionnelles.

Conditions pédoclimatiques

Climat méditerranéen, très chaud l'été et froid l'hiver. Les jardins sont situés dans le couloir du Mistral au sud de la vallée du Rhône. Les vents sont donc omniprésents et y sont parfois violents : le Mistral souffle fortement une centaine de jours par an. Ce climat rude pousse les plantes à adopter des stratégies de survie, notamment en stockant des nutriments dans leurs feuilles, on a alors des herbes aromatiques typique de la garrigue. Le sol est à tendance argileuse. Il n'est pas très bien drainé en raison de la nappe phréatique qui est relativement proche de la surface.

Territoire et ressources

Eygalières se trouve au pied du massif des Alpilles. Sous le canal des Alpines, un paysage agricole aménagé autour de la contrainte éolienne avec notamment des haies brise-vents orientées est/ouest. La majeure partie des sols est néanmoins occupée par des milieux semi-annuels et des forêts. Il y a donc beaucoup d'arbres mais aussi beaucoup d'eau avec la dérivation de la Durance qui alimente le canal des Alpilles.

Productions

Les productions englobent des PPAM traditionnelles méditerranéennes, de la cosmétique, des plantes médicinales, une oseraie pour la vannerie et de nombreuses transformations (bonbons, sirops, hydrolats, macérats, huiles). La ferme travaille avec des partenaires comme Florame qui s'engagent chaque année à acheter une certaine quantité d'aromatique. Les récoltes sont donc déjà vendues en début de saison. Des productions sont aussi vendues sur place et quelques restaurants se fournissent en herbes aromatiques fraîches.

Focus sur l'agriculture syntropique

D'après ses fondateurs et ses utilisateurs, l'agriculture syntropique, en plus d'être une technique culturale, est à aborder comme une branche philosophique au sens large et avec une pensée qui s'articule autour de la reconnexion homme-plante. Sur le plan agronomique, le fil rouge est de tout faire pour que les plantes soient dans les meilleures conditions et notamment celles qui se rapprochent de leur milieu naturel.

Les origines

Son créateur s'appelle Ernst Götsch, d'origine Suisse et qui travaillait à l'époque dans le milieu semencier. C'est lors d'un voyage au Brésil que le concept germera dans son esprit. Parti à la rencontre de tribus amazoniennes, il saisi l'opportunité d'observer et d'échanger sur les pratiques culturales ancestrales qui sont les leurs.


Le déclic a eu lieu lorsqu'il comprend que ces peuples ne se considèrent pas comme agriculteurs mais qu'ils font partie intégrante de la forêt. Ils sont un élément parmi les autres de leur écosystème au sein duquel ils arrivent à produire de quoi se nourrir. Cette nuance permet au jardinier ou la jardinière de reprendre un rôle actif au sein de son écosystème et d'avoir un impact positif sur celui-ci.

S’inspirant de cette expérience, il essaye alors d’appliquer une démarche de régénération d’écosystème sur des terres très dégradées au Brésil.


La vision de ce projet consiste à essayer de se réapproprier les principes de la terre, considérée comme organisme vivant, dans le but de transformer un milieu dégradé en un milieu abondant. En colonisant le plus d’espaces possibles, l’agriculture syntropique cherche à générer des forêts abondantes.

Près de 40 ans plus tard, les résultats de l’expérimentation apparaissent probants. Un milieu autrefois dégradé laisse désormais la place à une forêt abondante, productive, avec une grande diversité d'espèces cultivées et des productions de qualité (notamment le cacao).

La philosophie

Ci-dessous, une liste non exhaustive des principaux concepts utilisés en agriculture syntropique.

  • La succession naturelle : comment les espèces se succèdent les unes après les autres, depuis un temps T avec un milieu plus ou moins dégradé vers un milieu riche et abondant ;
  • La stratification spatiale : les besoins en lumière conditionnent la strate dans laquelle une espèce se situe ;
  • La notion de densité et diversité : système à très haute densité de plants et avec une grande diversité ;
  • La coopération : celle entre espèces, notamment en ce qui concerne les ressources en eau et en nutriments. Le modèle compétitif est anthropocentré. La syntropie considère que la terre (ndlr – le fonctionnement de la nature) est globalement coopérative ;
  • Les perturbations : approche planifiée de tailles au sein de l’agrosystème. Pour mieux comprendre ce concept, on peut comparer ces tailles à des intempéries naturelles, qui, de par leur caractère destructeur, viennent ouvrir des espaces et revitaliser la dynamique de l’agrosystème ;
  • La syntropie est un concept à rapprocher de la thermodynamique. C’est-à-dire qu’on peut l’approcher par un angle énergétique. Elle a été définie par le mathématicien italien Luigi Fantappiè puis le biochimiste américain d’origine hongroise Albert Szent-Györgyi, comme la force opposée à l’entropie, qui est un mouvement global énergétique qui tend vers la simplification et le chaos. La syntropie est un mouvement de complexification, qui tend vers l’harmonie et l’équilibre. Elle cherche à accumuler un maximum d’énergie, notamment grâce à la croissance des arbres. En particulier par le biais des perturbations, cette énergie peut-être relarguée dans le système et profite aux autres plantes.

Enfin, l’aspect productif est majeur, avec derrière un enjeu de proposer une solution dite « alternative » qui ait une forte productivité, notamment en comparaison des rendements conventionnels.

En pratique

Le démarrage d’une parcelle

Des apports d’amendements d'origine minérale (basalte), organique (compost) ou animale sont faits. Les différentes espèces sont toutes implantées en même temps selon un design prédéfini tenant compte des caractéristiques de chacune. Les arbres supports peuvent être plantés avec des boutures, les essences choisies ont de bonnes capacités de repousse et leur adaptation au contexte pédoclimatique.

Parfois, la technique des « nids de graines » est mise à profit. Des mélanges de graines sont semées à différents endroits sur le rang. Ces mélanges sont composés d’espèces qui appartiennent à des strates différentes (Cf l'explication sur les #Les_4_types_de_strates 4 types de strates en agriculture syntropique). L’objectif est d’occuper tous les espaces disponibles pour intensifier le système en le densifiant et en générant une information de croissance comparable à celle de la clairière forestière..

L'orientation des lignes d’arbres

L’orientation est choisie en fonction de la lumière. Pour la parcelle millepertuis/géranium rosat, le positionnement sud-est/nord-ouest favorise l’entrée de la lumière du début de matinée et celle de la fin d’après-midi, pendant la période la plus chaude qui est l’été. Ainsi, de 11h à 16h, l’ombre portée des arbres protège les cultures des pics de chaleur.

Pour la deuxième parcelle, les fruitiers sont orientés nord/sud. Toujours dans la même logique par rapport à lumière sauf qu’ici, l’ombre portée des arbres protège le rang et non plus l’inter-rang durant les heures les plus chaudes. Cela permet notamment de cultiver des petits fruits (sensibles aux excès de chaleur), à l’ombre des fruitiers.

La largeur des planches de culture

80 à 90 cm de large sans les passe-pieds (+40 cm). Cette largeur permet de pouvoir travailler confortablement des deux côtés de la planche tout en ayant accès à son centre.

Espacement inter-rangs

L’espacement entre deux rangs d’arbres n’est pas systématique et dépend du contexte de production. Sur la parcelle 2 (millepertuis/géranium rosat), l’espacement est de 2m40 environ. Pour la première parcelle (production fruitière), il est de 5 mètres avec un rang intermédiaire à 2m50 dédié à la production de biomasse.

Le travail du sol

Seul un travail du sol initial (avant plantation) est requit. Selon les parcelles, différents types d’outils de travail du sol peuvent être utilisés : une grelinette ou bineuse à main, un motoculteur ou encore une sous-soleuse attelée derrière le tracteur. Pour Samuel (référent technique en syntropie de l’association Dioscorea), quel que soit l’outil utilisé, l’important est de ne pas mélanger les horizons du sol entre eux.

L'irrigation

Les premières années nécessitent de l’irrigation afin d’accompagner le développement des différentes espèces et un système goutte à goutte n’est pas conseillé pour de l’agriculture syntropique. La densité et la diversité d’espèces qui occupent les lignes d’arbres requièrent un arrosage par aspersion. De plus, c’est l’ensemble de l’écosystème qui est censé travailler, avec notamment toute la vie biologique du sol. Un effort est fait pour maintenir en toute saison un milieu humide en surface. En moyenne, de mai à septembre, un arrosage par semaine -voire tous les 10 jours- est suffisant pour atteindre cet objectif. L’irrigation à plus long terme est adaptée en tenant compte des besoins en eau des espèces visées par l’objectif cultural. Ainsi, elle deviendra moindre dans les bandes fruitières mais sera ajustée pour la production d’aromatiques.

Les 4 types de strates

Haute, basse, moyenne et émergente.

En agriculture syntropique, l’appartenance d’une espèce végétale à un type de strate est définie non plus par sa hauteur mais par son besoin en lumière. Par exemple, le chiendent, tout comme le peuplier font partie de la catégorie « strates émergentes » car il nécessite 100 % de lumière pour se développer.

Taille des arbres

3 types de taille se font au cours de l’année :

  • Une première en sortie d’hiver assez drastique qu’on appelle la taille « en poteau ». Le principe est de couper toutes les branches secondaires et de ne laisser que le tronc. Pourquoi en sortie d’hiver ? Pour répondre au principe de communication inter-espèces et profiter de la levée de dormance des végétaux en début de printemps. Du point de vue syntropique, cela permet d’envoyer un signal fort de reprise de croissance. De plus, le bois tombé au sol puis broyé fournira de la matière carbonée au sol et des nutriments aux plantes.
  • La deuxième taille est une taille de structuration. Elle est destinée à la saison de production, dans une logique d’ouverture pour laisser passer la lumière pour les espèces en culture. Elle est effectuée entre début mai et début juin. En effet, les cultures sont sorties de terre et nécessitent de plus en plus de lumière.
  • S’en suit des tailles régulières mais beaucoup plus légères, jusqu’à la récolte du géranium rosat par exemple en octobre. Le but de ces tailles est de conserver les ouvertures de lumière créées lors de la taille de structuration afin d’optimiser la dynamique et les processus au sein du système. Elles s’opèrent au cas par cas en fonction de la repousse des branches et requière donc une observation fréquente de l’agrosystème.


Lors des tailles, ces espèces – qu’on appelle espèce de service ou support - rentrent en communication avec leur environnement proche. Des échanges se mettent alors en place, qui pourrait nous faire penser à du troc inter-espèces. La taille provoque une sorte d’impulsion, le système entier réagit à cet évènement, notamment par la croissance de ses végétaux.


D’un point de vue pratique, un simple sécateur à main est suffisant pour effectuer la majorité des tailles car il s’agit de branches modestes. Si la section est plus importante, la scie à main sera alors un bon compagnon. L’association Dioscorea dispose également d’un petit broyeur, les petites sections de bois tendre ne nécessitent pas un outillage plus important.

Les grosses sections de bois sont simplement déposées au sol. Elles sont disposées en largeur sur les chemins (ou passe-pieds). Ceci évitera le tassement des sols. Aussi, la décomposition progressive du bois attirera et abritera une microfaune ainsi que des champignons.


Pour Samuel, de manière générale, toutes les tailles nécessitent une bonne observation et une certaine reconnexion avec les différents végétaux en place. Un va et vient permanent et une communication avec les arbres doit se mettre en place avec l’opérateur.

La connexion avec le milieu forestier permet également d’ajouter une dimension expérimentale. Avec une observation et une communication poussée, on peut réajuster au fur et à mesure les techniques culturales utilisées jusqu’alors.

Les parcelles

Initialement, Marie fait appel à Samuel pour répondre à deux objectifs culturaux. Le premier concerne la régénérescence d'un ancien verger d'abricotier qui tend vers la sénescence. Le deuxième objectif est d'augmenter la production de millepertuis et de géranium rosat autour de nouvelles pratiques culturales.

En 2019, une première formation est ainsi coorganisée par Cultures Permanentes, l’association Dioscorea et les Sentiers de l’Abondance afin de mettre place des cultures expérimentales sous l’expertise technique de Felipe Amato et Steven Werner (consultants et formateurs en agirculture syntropique). Depuis 3 ans, les Sentiers de l’Abondance et Dioscorea poursuivent leur coopération en vue d'adapter le modèle syntropique Brésilien, qui évolue sous un climat tropical, à un modèle viable sous climat méditerranéen. Il s'agit alors de choisir des nouvelles espèces locales, de comprendre leurs cycles et d'expérimenter différentes successions culturales.

Parcelle 1 - Fruitière

Les bandes fruitières sont espacées de 5 mètres. Au centre de celles-ci (à 2m50), des bandes intermédiaires intégrant des arbres supports et des framboisiers sont implantées. Le design de certaines bandes fruitières est basé sur la production de kiwi et de vigne. Ces lianes poussent sur des tuteurs vivants (culture en hautain). Ici la démarche est de retrouver les conditions naturelles d’une liane, c’est-à-dire en milieu forestier. Le saule et le murier blanc ont été choisis comme candidats potentiels pour se marier aux vignes et aux kiwis.


Description d’une ligne fruitière

En arbre support : le peuplier pour la strate émergente, le saule pour la strate haute et le sureau pour la strate moyenne.

En fruitier : un nachi en strate émergente, un amandier en strate haute et les pêchers en strate moyenne.

En petits fruits : des groseilliers et des cassissiers.

En strate basse : plantes aromatiques (sauge, mélisse, menthe poivrée, verveine) et de l’armoise (artemisia) qui a pour rôle de produire de la matière organique (espèce support). C’est une plante capable de produire beaucoup de biomasse.


A l’intérieur des bandes fruitières, des plantes aromatiques annuelles tel que le basilic, la coriandre, le shiso ou le persil ont été implantées sur les deux premières années. En syntropie, ces espèces sont qualifiées de « placentaires » dans le sens où leur place se situe au début du cycle de régénération. A ce stade, le milieu bénéficie de beaucoup de lumière car les arbres sont encore jeunes, ces aromatiques annuelles viennent alors « fermer » l’espace disponible et contribuer à l’impulsion dynamique du système. A noter qu’il eut été possible de mettre en place des cultures maraîchères annuelles, en fonction des souhaits de productions.

Parcelle 2 - Millepertuis/Géranium rosat

Historiquement, ces deux espèces sont importantes car les Sentiers d’Abondance sont en partenariat depuis plusieurs années avec Florame sur ces productions. Le millepertuis est transformé en macérât huileux. Auparavant exploité en monoculture et en certification biologique, après avoir bien donné les deux premières années, la production s'est effondrée les années suivantes. Le géranium rosat est transformé en hydrolat. Egalement cultivé en agriculture biologique sur la ferme, il a dû faire face à plusieurs attaques de feu bactérien. Les conséquences sur les rendements sont catastrophiques : près de 75 % de la récolte est perdue. L’idée est donc d’expérimenter la syntropie autour de ces deux plantes dans un nouveau système de culture pour tenter de répondre à ce diagnostic préalable et pérenniser leur production.


Pour cette parcelle, le saule et le peuplier ont le rôle d'arbre support (production d'énergie/de matière organique). Ces espèces peuvent encaisser de nombreuses tailles et ont une bonne capacité de repousse. Les rangs, orientés sud-est/nord-ouest protègent les cultures de l'inter-rangs des pics de chaleur.


Les résultats sont très encourageants pour le millepertuis. Ce dernier a déjà été taillé et mesure encore plus d’un mètre. Si l’on compare avec son évolution en milieu sauvage, il continue à produire des fleurs et à ne pas sécher même après les tailles successives. Plusieurs récoltes sont donc possibles tout au long de l’été. L’année passée, pas moins de 5 récoltes ont été faites. En outre on observe également que sa santé est meilleure, notamment de par sa dynamique d’expansion ou de colonisation du milieu. Samuel se voit dans l’obligation de retirer certaines repousses qui se propagent spontanément sur les passe-pieds.


Pour le géranium, les résultats ne sont pas encore au rendez-vous. La gestion de la lumière et de l’irrigation sont probablement à l’origine des problèmes de croissance. Une réflexion est donc en cours pour l’année à venir afin d’adapter la taille des saules et des peupliers mais aussi de redéfinir le pattern d’arrosage.

Les erreurs

De l’importance des dimensions des boutures

Sur l’implantation des arbres, les premières boutures plantées étaient plutôt courtes. Avec le recul, pour le peuplier et le saule, la croissance est beaucoup plus rapide avec des boutures plus longues et plus épaisses (10 à 15 cm de diamètre). Une longueur importante permettra de les enfoncer à 60/70 cm de profondeur. A cette distance de la surface, les réserves en eau du sol sont plus grandes et bénéficieront directement au développement des jeunes boutures.


De plus, les petites boutures ont tendance à générer plus de rejets. Il faut alors les sélectionner au fur et à mesure et n’en garder qu’un. A noter que l’environnement aux Sentiers d’Abondance est fourni en peuplier et saule, ce qui a facilité l’accès à de nombreuses boutures de grandes sections.

Cas du géranium rosat

Selon Samuel, durant la première année de culture, plusieurs erreurs ont été commises. Tout d’abord, la date de plantation a été trop tardive. Les jeunes plants ont dû se développer dans un climat rude dès le début. Cela a probablement ralenti leur croissance. Ensuite, les tailles des arbres supports n’ont probablement pas été optimales dans le sens où elles n’ont pas laissé assez d’ouvertures lumineuses pour satisfaire les besoins du géranium. La plante monte pour chercher la lumière et ne s’étoffe pas assez.


Il apparaît donc que le géranium rosat est une espèce plutôt exigeante en lumière. Cependant, étant donné le peu de ressources sur sa culture en système agroforestier, il faut avancer à tâtons et expérimenter chaque année. Cette année, Samuel a agi en conséquence et a donc taillé les arbres plus tôt et plus drastiquement.


Enfin, lorsqu’on implante un nouveau système, il est important de garder à l’esprit que la tailles des arbres supports n’est pas encore suffisante pour produire de la biomasse et générer de la dynamique. Il est donc essentiel de considérer l’importance de l’inter-rang comme « zone support » de biomasse et de perturbation. En fonction des conditions initiales, l’implantation d’un couvert végétal (par exemple luzernetrèfle - dactyle) permet de rapidement couvrir et favoriser la régénération du sol, de limiter la pression adventice (comme le chiendent et la potentille rampante), de produire de la biomasse et d’optimiser les processus systémiques dès les premiers temps.

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